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Et si on abolissait le mariage ?
par Annouar Abouaicha mercredi 12 décembre 2012
Article mis en ligne le 13 décembre 2012

L’idée peut paraitre choquante au premier abord, mais elle est à creuser très sérieusement. Le mariage tel que nous le connaissons est le fruit d’une longue histoire, d’une tradition culturelle et religieuse millénaire que nous ne pouvons nier au risque de tomber dans un déni identitaire grave et surtout d’accentuer le clivage des pros et antis mariage pour tous. Le futur projet de loi nous oblige à remettre en question nos modes de penser, nos références voire nos principes les plus profonds et les plus ancrés en nous. Partant de ce constat et de la situation actuelle de clivage franc, une question s’impose à nous : quelle conception de l’union et de la famille voulons-nous pour notre société ?

Au-delà de la dimension juridique, le mariage dans sa conception actuelle est avant tout teinté de sentiments, de projet de vie et d’union entre personne voulant partager tout ou partie de leur vie ensemble. On a beau creusé, c’est avant tout pour des raisons culturelles, voire religieuses, et juridique qu’on se marie

Cependant se pose la question de l’égalité des droits pour tous les couples. Le PACS a prétendu répondre en partie à cette question, mais après un premier bilan l’égalité des droits n’est pas encore complète. D’où la pression accrue sur les politiques d’aller vers une parfaite égalité des droits pour tous les couples. Ce qui d’un point de vue des principes républicains et démocratiques peut s’entendre… Mais attention à ne pas aller trop vite, ni trop brusquement, le consensus et le pacte républicain est si fragile qu’en tentant une évolution, qui peut paraitre juste sur la forme, peut provoquer un cataclysme dans le fond. (...)

D’où l’émergence d’une troisième (voire quatrième) voie. Pourquoi ne pas abolir le mariage tel que nous le connaissons pour aller vers une nouvelle forme d’union égalitaire et libre pour tous ? Réellement tous !!! (...)

Quant à la dimension religieuse et symbolique, libre à chacun de la parachever, ou non, par une bénédiction devant un prêtre, un rabbin, un imam ou autre… Cela relèverait de la liberté de conscience.

Cette évolution s’impose pour plusieurs raisons. La première étant qu’il n’est pas possible de ne pas entendre les arguments des uns et des autres. La seconde est que notre société a connu des changements profonds d’un point de vue sociologique. (...)

Enfin, se pose la question de la parentalité, naissance ou adoption. Il s’agit là d’une question sérieuse, à ne pas considérer comme secondaire. La principale piste serait tout d’abord de mener des études sérieuses quant à la construction psychologique et intellectuelle de l’enfant. Les experts d’un jour et les jugements à l’emporte-pièce attendront.

Dans l’immédiat, on peut malgré tout s’accorder sur le fait que la nature n’a pas prévu l’hypothèse d’une naissance avec deux pères ou deux mères. Cet élément factuel devrait pouvoir faire consensus. Il serait donc plus prudent de pouvoir étayer son propos avant de prendre des dispositions légales modifiant profondément l’organisation de la cellule familiale de façon irrémédiable.