
Il faut questionner la notion de travail pour sortir d’une vision productiviste de la vie, qui sert surtout les tenants d’un système profondément inégalitaire. S’échapper de la « sacro-sainte croissance », « décoloniser nos imaginaires travaillistes afin de remettre l’économie et une vision comptable de la vie à leur place et sortir de la centralité de la valeur travail ! »
Tous les les jours, les chômeurs sont stigmatisés : « Ces assistés », « ces profiteurs », « ces salauds de chômeurs » qui « ne veulent pas travailler ». Il faudrait toujours plus les contrôler, les surveiller.
Surtout, il faudrait qu’ils participent à la relance de la croissance, à ce grand effort productif... mais en se précarisant toujours plus... Pour produire toujours plus, faire tourner la mégamachine et relancer la sacro-sainte croissance si possible « verte »... et enrichir toujours plus l’oligarchie ?!
Travailler, d’accord, mais à quoi ?
Mais, au fait, quel sens ont nos emplois ? Qu’est-ce qu’on produit ? Pour quel usage ?
Déjà, certains emplois s’inscrivent dans la logique destructrice du système et se révèlent donc néfastes et toxiques. C’est le cas notamment des emplois du complexe militaro-industriel (160 000 emplois et un chiffre d’affaire annuel de 15 milliards d’euros en France) ; de la publicité : outil de colonisation de nos imaginaires, d’aliénation et d’abrutissement afin de créer constamment de nouveaux besoins, du désir et de la frustration en gâchant créativité et talents de nos congénères (...)
Nos imaginaires économicistes nous empêchent de voir cette autre réalité : les tâches ménagères, le bénévolat, les loisirs, l’économie de réciprocité... et encore plus tout ce qui a du sens, apporte bien-être dans une logique de gratuité [11] et bien loin de ces calculs comptables mortifères : l’amour, l’amitié, la solidarité, la convivialité… Au final, les prémices d’une société du buen vivir.
Travailler moins pour vivre mieux
C’est les questions qui nous animent avec notre slogan provocateur la Décroissance. Déconstruire ces mythes : du travail pour le travail, du productivisme, de l’économicisme, de la compétition et des frustrations créées par les médias sur les soi-disant assistés, en négligeant l’évasion fiscale (plusieurs dizaines de milliards par an en France !) et des inégalités de plus en plus criantes. (...)