
Il ne s’agit plus de combattre l’Etat mais de s’en passer. Car nous ne construirons un autre monde possible qu’en nous situant à côté du pouvoir. Seul nous intéresse chez l’ennemi les lieux où il n’est pas. Ce texte voudrait vous dire comment, avec la technologie blockchain, nous pouvons créer ce monde où la gouvernance de nos vies est une oeuvre collective.
Réponse au gouvernement et à sa répression de l’entraide
Rien, dans ce qu’il est de coutume d’appeler le « débat public », ne nous intéresse. Nous portons aux questions qui l’animent la même attention qu’un chien à l’égard des mathématiques. « Nous » ce sont les gens qui ne descendent plus dans la rue parce que nous avons décidé de mener nos actions à l’écart des trottoirs, là où le fait d’être naïf, indéterminé ou fatigué est insignifiant. Nous ne sommes pas très courageux, peut-être. Nous n’avons pas non plus trouvé de couleur sous laquelle nous rallier ; chacun sa couleur préférée.
A dire vrai nous ne luttons pas vraiment car l’idée même de lutte suppose la constitution d’une figure d’interlocution. C’est-à-dire des pancartes sur lesquelles nous lirons l’état, le président, les banques, le gouvernement. Nous ne nions pas le confort cognitif ni l’efficience qu’offre la constitution d’un tel point de repère, mais réclamer quoi que ce soit à ces gens est trop facile, trop fragile, trop dangereux bien souvent. Pire encore, les quérir c’est leur adresser cette pensée : « vous êtes indispensables ». Ils ne le sont pas, ne l’ont jamais été.
Nous n’écrivons pas ici avec l’intention de dire : « il est inutile de descendre dans la rue ». Trop d’amours s’y font que des rafales de lacrymo n’arrêteront pas et nous savons bien que les prophètes d’aujourd’hui ont souvent tort demain.
Qui sommes-nous ?
Des hommes et des femmes blessés ou déçus pendant la loi travail, victime d’Erdogan ou simplement désabusés par les bêtises entendues à la télé. Nous partageons cependant un espoir commun, celui de vivre dans un monde qu’on ne nous imposera pas. Un monde où la gouvernance de nos milieux de vie ne sera pas déléguée à un gang de bouffons en cravate, mais tenue par nous, nos voisins, nos amis.
Il y’a quelques années nous avons découvert un nouveau territoire pour s’organiser à grande échelle ; territoire autre et encore inexploré : il s’agit d’une technologie connue sous le nom de « blockchain ». Bitcoin en est la première expérimentation, « crypto-monnaie » inventée en 2008 suite à la crise des subprimes par un anonyme qui, à raison, n’avait pas confiance dans le système financier, et qui eut l’élégance de disparaître dans la pénombre aussi vite qu’il en était apparu. Cette technologie permet aujourd’hui à des milliers de personnes de s’organiser, de transférer de l’argent, de voter collectivement sur une proposition, de créer une organisation à l’échelle d’un quartier ou d’une nation, ou communiquer sans aucune entité centralisée, de manière autonome et non censurable. (...)
Grâce à cette technologie, chacun d’entre nous a isolément, puis collectivement, senti la possibilité d’une autre forme d’organisation du réel. Partout et tout le temps -à l’université, le matin , au bar, dans un supermarché, le soir - les possibilités ouvertes par cette technologie disposent dans nos esprits la certitude qu’il existe désormais d’autres manières d’organiser le monde de la vie. Nous pouvons faire circuler l’argent autrement, nous pouvons créer un revenu universel sans état, nous pouvons indexer la valeur d’une crypto monnaie sur le cours de l’or, nous pouvons bâtir des organisations décentralisées où chacun a le droit de s’exprimer sur tout et n’importe quoi peu importe sa couleur, son sexe ou sa nationalité.
Les gens ne font pas des révolutions en vertu d’une vague idée de “justice” : ils les font pour prendre le pouvoir. Mais ce qu’il faut comprendre c’est qu’il n’y a plus rien à prendre. Le temps des réclamations est terminé, personne ne vous écoute. Il est l’heure de déployer nos capacités : l’avenir est aux “je peux”, plus aux “je veux”.
C’est pourquoi nous aimerions partager avec vous, gilets jaunes ou non, quelques instruments pour vivre ensemble l’apocalypse qui vient. (...)
Une DAO permet d’expérimenter une infinité de modèles d’organisation politique, si vous souhaitez que votre DAO soit libérale, redistributrice ou totalitaire vous pouvez le faire. Il suffit pour cela de régler quelques paramètres.
Personne ne pourra vous prendre votre DAO : elle est transparente, immutable et vous y êtes totalement anonyme.
L’état risque de ne pas admettre ces nouveaux espaces d’organisation, mais il ne pourra pas faire grand chose d’autre que de ne pas les aimer car une DAO on ne peut pas la fermer. Faisons en sorte que les DAOs deviennent les autres murs de tags, les autres trottoirs de nos revendications, et que l’état n’en est pas fini de voir les pavés pleuvoir. Lui qui demande des actions pacifiques, en voici une, plus précise, plus frontale, plus solide et plus ingouvernable !
Voici le lien à partir duquel vous pouvez accéder à votre DAO :
https://mainnet.aragon.org/#/giletjaune.aragonid.eth/
Nous avons créé celle-ci mais rien ne vous empêche d’en ouvrir d’autres. L’équivalent de 20€ a été déposé, soit 0.19 ETH
Vous trouverez ci-dessous toute la documentation nécessaire au bon usage d’une DAO :
https://wiki.aragon.org/tutorials/Aragon_User_Guide/
Nos amitiés décentralisées