Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Actualitté
États-Unis : un contrôle exponentiel des ouvrages proposés aux étudiants
Article mis en ligne le 15 mai 2022
dernière modification le 14 mai 2022

La vague de censure n’est plus une vague, à présent : c’est une véritable déferlante. Procès, suppressions, mises au pilon, de nombreux ouvrages et auteurs ont été déprogrammés ou supprimés des rayonnages de bibliothèques. On se souvient notamment de la loi 666, visant à criminaliser les bibliothécaires porteurs de contenus « inappropriés ». À l’approche de la Banned Book Week, qui se tiendra en septembre prochain, élèves, professeurs et professionnels des bibliothèques redoublent d’attention.

La mesure en vogue, actuellement : une loi, proposée par les législateurs du camp républicain, qui viserait à contraindre plus sévèrement les outils en ligne, bases de données et catalogues numériques des bibliothèques. Livres, revues, articles : selon le représentant du Nebraska Joni Albrecht, il existerait « un réservoir d’une obscénité absolue sur nos ordinateurs portables ou nos appareils que nous permettons à nos enfants d’emporter chez eux, et ils sont payés avec l’argent des contribuables ».

Cette nouvelle initiative permettrait, selon le Washington Post, de contrôler plus largement les sujets abordés et enseignés dans les établissements, en restreignant les accès à des documents particuliers. (...)

cette législation fait craindre aux démocrates, étudiants et professeurs la diminution des savoirs nécessaires pour les enfants et adolescents, largement censurés par le camp républicain depuis plusieurs mois.

Pourtant, il existe déjà un cadre législatif concernant les contenus explicites : la CIPA, loi sur la protection des enfants sur Internet, est promulguée en 2000 par Bill Clinton, complétant le Family Educational Rights and Privacy Act de 1974. Les ordinateurs de bibliothèques sont ainsi pourvus de filtres, empêchant les étudiants et élèves de regarder de la pornographie ou des actes sexuels. En principe, donc, ce contrôle est déjà opérant.

Il a d’ailleurs déjà fait ses preuves (...)

C’est d’ailleurs l’argument principal des contradicteurs de cette nouvelle législation : les bases de données sont déjà bien assez sécurisées. Les lois fédérales obligent déjà les sociétés à assurer une adaptation de leurs contenus avec l’âge des utilisateurs. Pourquoi donc s’efforcer de contrôler le programme et l’utilisation des documents par les professeurs et écoliers ? (...)

Enfin, à l’instar de la censure visant des manuels de mathématiques, ou de la suppression d’ouvrages portant sur des thématiques liées à la sexualité et au genre, ce contrôle dissimulerait, selon nombre de détracteurs de cette nouvelle législation, une énième tentative de stopper la diffusion de valeurs pro-LGBT, féministes et antiracistes. (...)

La théorie semble plausible, puisque si le blocage d’accès à des données pornographiques en milieu scolaire est tout à fait compréhensible, la vague de censure qui vise les États-Unis depuis des mois fait craindre des motivations conservatrices bien différentes. (...)