
Le régime éthiopien a annoncé le mardi 5 juin avoir mis un terme à son litige frontalier de plus de vingt ans avec l’Érythrée. Malgré la signature de l’Accord de paix d’Alger du 12 décembre 2000, suite au conflit lié à la revendication de régions frontalières entre les deux Etats, le climat était resté extrêmement tendu et instable le long des 1000 kilomètres de frontière. Cette décision s’inscrit dans la ligne réformatrice du nouveau Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. Ce revirement opéré par l’Ethiopie permettra-t-il de mettre définitivement un terme aux tensions avec son ancienne province, l’Érythrée ?
Aujourd’hui, une nouvelle orientation politique semble se dessiner. Ainsi, le gouvernement éthiopien a décidé de mettre pleinement en œuvre l’Accord de paix d’Alger. Cette volonté de se réconcilier avec le voisin érythréen avait déjà fait l’objet d’une promesse du Premier ministre éthiopien lors de son discours d’investiture en avril.
Les autorités éthiopiennes appellent de ce fait l’Érythrée à accepter une restauration de la paix entre les deux Etats. Le gouvernement érythréen, dirigé par Isaias Afwerki depuis l’indépendance du pays en 1993, n’a quant à lui pas encore réagi publiquement à l’appel émis par les autorités éthiopiennes. En effet, il semblerait qu’une telle annonce ne puisse avoir du crédit qu’après le retrait définitif des troupes éthiopiennes des territoires disputés.(...)
La stratégie diplomatique opérée par l’Ethiopie reflète-elle les ambitions réelles du gouvernement d’Abiy Ahmed et sera t-elle fructueuse ? Reste-il qu’une des plus grandes inconnues concerne la réaction de l’Érythrée, petit pays où la dictature enrôle de nombreux jeunes dans l’armée et agite constamment la menace de l’envahisseur voisin.