
Qu’est-ce qu’être de gauche selon vous ? Y a-t-il encore du sens à se dire de gauche ? Comment voit-on la gauche du futur ? Quelles sont ses valeurs, ses idées, ses projets, ses défis ? #imagineLaGauche, c’est la série lancée par Basta !, pour comprendre, reconstruire, rêver, renouveler, mettre en débat… Salariés, chômeurs, retraités, étudiants, paysans, militants associatifs, syndicalistes, artistes, chercheurs, jeunes et moins jeunes, témoignent. Aujourd’hui Jean Sintes, 65 ans, retraité à Vaulx-en-Velin.
Sous une vraie gauche, le minimum pour tout le monde ce serait le programme du Conseil national de la résistance (CNR) : l’aspiration à une presse libérée des intérêts financiers, une sécurité sociale gérée par les intéressés eux-mêmes, le droit de pouvoir gérer démocratiquement une entreprise... On ne peut pas aller en-dessous comme cela se fait actuellement. La gauche officielle actuelle pour moi, c’est plutôt la droite officielle. Attaquer le Code du travail, c’est s’attaquer à des valeurs qui se sont exprimées dans les résistances, contre le fascisme. C’est scandaleux ! Ce qui est insupportable, c’est aussi de faire des promesses, puis de faire le contraire : j’entends qu’il puisse y avoir des obstacles mais il s’agit a minima des les expliquer. (...)
Être de gauche, c’est lier l’écologie à la justice sociale, et retrouver la volonté de libérer les êtres humains. Ce qui me semble également déterminant, c’est la solidarité internationale : avoir une vision non pas nationale mais européenne et internationaliste. Comment soutenir notamment les Grecs et les Syriens ? Avec mon épouse et quelques poignées de personnes, nous avons été pendant des années des « porteurs de valises » auprès des pays de l’Est. A l’intérieur de nos valises, il y avait des livres et des journaux. On n’a pas attendu que le mur s’écroule pour aider concrètement l’opposition démocratique. (...)