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Europe 1 et RTL s’offrent des patrons
Article mis en ligne le 17 septembre 2013

En cette rentrée médiatique, les deux grandes radios privées font la démonstration de leur amour inconditionnel pour les patrons. Pierre Bergé, co-propriétaire du Monde avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse, Mourad Boudjellal, PDG des éditions du Soleil, spécialisé dans la BD tout en étant aussi le propriétaire - président du Racing Club Toulonnais, et Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef intègrent ainsi l’équipe de « polémistes » de l’émission « On refait le monde » sur RTL ; la troisième réussissant le tour de force de se faire aussi embaucher par Europe 1, pour une chronique hebdomadaire le samedi à 12 heures 50 dans la tranche 12 heures 30-13 heures pilotée par Patrick Roger.

Déjà omniprésents sur les ondes comme nous le relevions dans notre article « En direct des ondes patronales », ces nouvelles tribunes devraient permettre à leurs bénéficiaires de développer la doxa patronale en toute tranquillité.

D’autant plus que leurs hôtes savent leur présenter les « honneurs » qu’ils « méritent », comme le montre l’accueil particulièrement chaleureux réservé aussi bien par Jean-Pierre Elkabbach (le 10 janvier sur Europe 1) que Laurent Bazin (le 21 février sur RTL) à l’ancienne présidente du Medef, ou la grande cordialité de Jean-Jacques Bourdin devant le PDG de Total, Christophe de Margerie (le 15 février sur RMC) [1] Des journalistes justifiant ainsi pleinement d’être désignés comme des « chiens de garde » de l’ordre établi. (...)

Inutile de chercher dans les médias dominants la moindre critique sur ces « liaisons dangereuses », potentiellement porteuses de conflits d’intérêts, entre médias et milieux d’affaires (qui les possèdent).

Pour lire quelque chose sur le sujet, il faut se reporter à un communiqué du SNJ-CGT du 3 septembre 2013 qui précise notamment : « On remarquera que les patrons des deux radios se sont facilement accommodés de la convention collective en ce qui concerne les collaborations multiples de Mme Parisot, quand ils les interdisent aux journalistes. » [5]

On peut supposer que ces « pigistes de luxe » seront grassement rémunérés, alors même qu’ils perçoivent déjà des revenus plantureux de diverses sources. (...)