
Dans l’affaire du chat torturé, des centaines d’internautes se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour retrouver le coupable. Une chasse à l’homme 2.0 qui n’avait jamais atteint un tel niveau en France mais qui reste monnaie courante dans les pays anglo-saxons.
(...) Pétitions en ligne, page Facebook, appel à l’aide sur 4chan, c’est la première fois en France que la mobilisation des internautes atteint une telle ampleur. Et que police et gendarmerie reconnaissent officiellement qu’elle leur a permis de boucler plus vite l’enquête. Un phénomène pourtant bien connu des Anglo-saxons depuis l’émergence des réseaux sociaux. (...)
Dimanche soir, l’enregistrement publié sur Facebook, où l’on voit plusieurs garçons malmener le jeune homme handicapé mental de 18 ans a été vue par plus de 2000 internautes. « 65 d’entre eux ont averti la plateforme de signalement du ministère de l’intérieur Pharos, et la police nationale s’est saisie de l’affaire lundi en fin de matinée » précise Patrick Mairesse, directeur départementale de la sécurité publique. Un groupe a même été créé sur Facebook. Intitulé « Pour que (...) aille en prison pour avoir humilié un handicapé », il a été « liké » par plus de 61 000 personnes à l’heure où cet article est publié. Parmi les centaines de commentaires postés, certains affirment avoir reconnu les agresseurs. Ce que confirme le colonel Josserand : « Nous avons reçu l’alerte hier soir, mais nous n’avions pas beaucoup d’éléments ce matin. Les internautes nous ont aidé à identifier les deux mineurs, en nous donnant des noms et des adresses » (...)
Il arrive que les vigies du web se trompent carrément de cible. Comme lors des attentats de Boston au mois d’avril dernier. (...) « ces chasses aux sorcières et spéculations dangereuses qui ont eu des conséquences très négatives pour des innocents ». (...)
Mais la mobilisation des internautes peut aussi résoudre des affaires sérieuses. Comme le viol d’une jeune fille de 16 ans, à l’été 2012, par une équipe de football américain du lycée de Steubenville. Ils se vantent même de leur acte sur les réseaux sociaux et posent sur des photos. Fils de notables, ils ne sont pas inquiétés. leur crime serait resté impuni sans l’intervention des groupes d’hacktivistes KnightSec et Anonymous qui identifient les violeurs et mènent une véritable campagne contre eux en ligne. Une enquête est alors enfin ouverte. Elle s’est soldée par la traduction en justice et la condamnation de deux adolescents au mois de mars 2013. (...)