
Si nous acceptons que la répression s’abatte sur les enfants, ce n’est pas seulement la démocratie qui est en danger, c’est notre humanité qui est en voie de perdition.
Arrêter des enfants de 6 et 10 ans à la sortie de l’école, c’est une agression :
– en aucun cas la force publique n’ a légitimité à court-circuiter les parents et les enseignants.
– Il est impensable que des représentants de l’autorité s’adressent à des enfants par des actes non médiatisés par des paroles préalables dans un climant de respect du sujet (qu’ il soit ou non présumé suspect n’ y change rien)
– en lieu et place de l’ importance d’intégrer la loi, le message reçu par ces enfants ne peut qu’être : la loi du plus fort règne et nous menace, sans recours : on ne peut faire mieux en matière de contre-éducation.
Les conséquences d’une telle transgression sont gravissimes :
– un traumatisme durable, au minimum.
– Le développement de la « rage » des jeunes : non respectés dans leur vulnérabilité, non traités comme des êtres de parole qui doivent être présumés innocents tant qu’ils n’ont pas été reconnus coupables, considérés dès leur plus jeune âge comme délinquants potentiels...veut-on fabriquer une jeunesse pleine de rancune et prête à exploser ??
– la perte de confiance, non seulement des plus jeunes mais aussi des citoyens, dans la légitimité de l’ Etat et de ses émissaires ; la disqualification du contrat social.
– La glissade dangereuse vers la barbarie et le totalitarisme - que dénonce justement un rapport publié par Amnesty International le 02 avril 2009 : « France : des policiers au-dessus des lois »
Ces faits sont loin d’être exceptionnels :
– n’avons-nous pas eu à dénoncer l’ irruption de chiens-policiers dans des collèges, avec fouilles et intimidations ? Toujours sans paroles (les aboiements des uns ...ou des autres ne sauraient être considérés comme parole jusqu’à nouvel ordre totalitaire).
– N’entendons-nous pas en ce moment un ministre envisager tranquillement des fouilles à l’entrée des établissements scolaires ? Et pourquoi pas des contrôles à l’entrée et à la sortie des maternités ? Puisque selon le Chef de l’ Etat, il n’est jamais trop tôt pour prévenir les comportements indésirables.
CONVENTION INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT,
ratifiée par la France le 7 août 1990
Article 3. 1. Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.