
Le Parquet national financier souhaite que l’ancien chef de l’Etat soit jugé pour « recel de détournement de fonds publics », « corruption passive », « association de malfaiteurs » et « financement illégal de campagne électorale », lors de l’élection présidentielle de 2007.
(...) Quelques mois après avoir comparu devant la cour d’appel de Paris, dans le cadre du procès des écoutes, Nicolas Sarkozy pourrait retrouver le banc des prévenus, cette fois au tribunal correctionnel de Paris. Le Parquet national financier (PNF) a demandé, dans son réquisitoire définitif, notifié jeudi 11 mai aux parties, le renvoi devant le tribunal de l’ancien président de la République et de douze autres personnes, dans le cadre de l’enquête sur le financement de sa campagne électorale de 2007. Ces dernières ont un mois pour formuler leurs observations aux juges d’instruction, qui décideront par la suite de suivre ou non le parquet.
Consulté par l’Agence France-Presse (AFP), le réquisitoire, fruit de dix années d’investigation, affirme que « s’il semble manifeste que l’intégralité des fonds libyens initialement destinés [à la campagne] n’a pas été mobilisée dans ce but », « des circuits opaques de circulation de fonds libyens [ont] abouti, in fine, à des décaisses d’espèces dans une temporalité et une chronologie compatibles avec un usage occulte », lors de l’élection présidentielle de 2007.
« Plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ont, avec constance, agi en qualité d’intermédiaires, poursuit le ministère public. [Or] ces agissements (…) ne pouvaient (…) pas être engagés sans l’aval et la parfaite connaissance de cause de ce dernier. » (...)