Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Monde
Florian Philippot privé de son « grand oral » à Sciences Po
Article mis en ligne le 23 novembre 2016

(...) Le bras droit de la présidente du FN, Marine Le Pen, avait été sollicité il y a trois semaines par Benjamin Duhamel, un étudiant en master et responsable de la webtélé Sciences Po TV. Des grands oraux ont en effet été organisés ces derniers mois avec des personnalités telles que Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains, LR), Bruno Le Maire (LR), Michel Sapin (Parti socialiste, PS) ou Benoît Hamon (PS).

La rencontre prévue avec M. Philippot devait durer deux heures, et être ponctuée par un débat avec Matthias Fekl, secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur.

Plusieurs syndicats étudiants et lycéens – l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), Solidaires – s’y sont opposés. Les deux premiers occupaient le parvis de l’école pour tracter et chanter des slogans contre le FN, tandis que le troisième organisait un sit-in devant l’amphithéâtre censé accueillir la rencontre.

« Le FN reste le FN, malgré les discours de technocrates comme Florian Philippot. C’est un parti raciste, antisémite, qui reste d’extrême droite, justifie Sacha Ghozlan, président de l’UEJF. Cette école n’a pas à le recevoir, ça marque une nouvelle étape de dédiabolisation. » Le lancement d’une association FN au sein de l’école, en 2015, avait déjà suscité la polémique.
« Vous servez les idées de ceux que vous croyez combattre »

Une poignée d’élus et de militants du FN, pour la plupart proches de M. Philippot, s’est présentée rue Saint-Guillaume, peu avant 19 heures. De quoi permettre des échanges de haute volée. « Nous, on a 30 % des Français avec nous. Vous, vous n’êtes personne », lance une frontiste. « Elle est juive », ajoute un de ses amis pour tenter de la défendre des accusations d’antisémitisme. « Et alors, la haine de soi ça existe », lui répond un membre de l’UEJF. « Répète pour voir ! », s’emporte la jeune femme. La querelle s’est achevée en chanson – L’Internationale, côté frontiste, et La Marseillaise, des deux côtés. (...)