Les fonds vautours sont des spéculateurs qui rachètent à bas prix des créances sur les États puis les poursuivent en justice pour obtenir le paiement de la valeur faciale de la créance, accompagnée d’intérêts, majorations et éventuels intérêts de retard ; donc bien au-delà du prix du marché réellement déboursé. Ce qui leur permet de réaliser des plus-values pouvant s’élever à 2500 %. C’est justement ce comportement immoral et spéculatif, ayant de graves conséquences sur les populations des États attaqués, qui a conduit la Belgique à légiférer en juillet 2015. Désormais, les fonds vautours n’obtiendront des juges belges que le montant qu’ils ont déboursé pour racheter la créance litigieuse. Mais cette loi, qui est la plus avancée au niveau mondial, est aujourd’hui remise en cause par NML, un de ces fonds vautours, prouvant ainsi que les parlementaires belges ont visé juste.
En demandant l’annulation de la loi, NML/Elliott porte bien une nouvelle attaque contre la Belgique. Dans sa requête devant la Cour constitutionnelle, ce fonds vautours affirme que « les moyens employés (…) sont disproportionnés par rapport à l’objectif poursuivi » mais sans jamais tenir compte des explications fournies par les parlementaires.
« Un rôle de précurseur »
A la place, ce fonds vautour préfère s’appuyer sur les avis de la Banque nationale de Belgique (BNB) qui a exercé des pressions sur les parlementaires avant le vote, comme l’ont souligné plusieurs députés. Pour la BNB, « seule une initiative internationale peut être réellement efficace ». Les députés et le CADTM sont évidemment d’accord avec cela mais cela ne doit pas être un argument pour attendre les bras croisés cette initiative internationale, d’autant que les principaux créanciers dont les riches États du Nord et le FMI sabotent le processus de restructuration des dettes publique au niveau des Nations Unies, qui pourrait pourtant limiter l’action des fonds vautours.
Comme l’a dit justement un député belge avant le vote de la loi,« il est nécessaire qu’un pays prenne l’initiative et assume un rôle de précurseur en la matière afin de combattre l’action des fonds vautours ». C’est aussi l’avis de l’Expert des Nations Unies sur la dette extérieure et les droits de l’homme (...)