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France 5 présente l’addition aux Gilets jaunes
Samuel Gontier - Ma vie au poste
Article mis en ligne le 21 décembre 2018

Les Gilets jaunes, c’est terminé, assurent les éditorialistes. Reste à évaluer le coût de leurs déprédations et du “virage social” obtenu du gouvernement. Qui va payer ? Les chômeurs et les fonctionnaires, se réjouissent les experts. Seul Jean-Michel Aphatie reste hanté par la “machine de destruction massive” mise au point par les occupants des rond-points.

« Gilets jaunes : et maintenant… l’addition », titre C dans l’air, mardi soir sur France 5. « Après les mobilisations, c’est l’heure de l’addition  », confirme Ruth Elkrief sur BFMTV.

Ah bon, les mobilisations sont terminées ?

« Alors, qui va payer ? Qui va payer économiquement, politiquement, financièrement  ? », demande la présentatrice de BFMTV. « Qui va payer la réparation des péages d’autoroute ?  », interroge plus précisément le 20 heures de TF1. (...)

« La facture de la crise s’alourdit », déplore Caroline Roux sur France 5. Notamment avec l’octroi d’une prime de 300 euros aux policiers et gendarmes. Bruno Jeudy commence par louer leur héroïsme. «  Ils ont tenu le pays pendant cinq semaines. » Dans la mire de leurs LBD. «  Il y a urgence, s’agissant des forces de sécurité, assure l’éditorialiste BFMTV de France 5. C’est un front extrêmement compliqué dès lors qu’il s’enflamme. »

A moins de compter sur l’armée pour l’éteindre.

Outre la question des heures supplémentaires non payées, explique Bruno Jeudy, « il y a aussi des problèmes de matériel. Sur l’affaire de Mantes-la-Jolie, où il y a eu cette image des lycéens les mains derrière la tête, les policiers ont expliqué qu’ils n’avaient pas assez de menottes ce jour-là  ».

Tout s’explique. S’ils avaient été suffisamment dotés, les policiers auraient pu agenouiller les lycéens avec les mains menottées derrière le dos. Et tout le monde aurait trouvé ça charmant.

Françoise Fressoz trouve à la mobilisation des policiers un «  aspect positif : s’ils le font aujourd’hui, c’est qu’ils ont senti que le mouvement des Gilets jaunes était terminé et qu’il n’y avait plus de menaces pour la sécurité publique ».

C’est la bonne nouvelle de la journée, le mouvement des Gilets jaunes est définitivement mort et enterré (sur les plateaux télé). (...)

Comme Bruno Jeudy, l’éditorialiste du Monde salue l’abnégation des forces de l’ordre : « Ils ont vraiment tenu le pays pendant cinq semaines.  » Au bout du canon de leurs lance-grenades. « Aucun Français ne va reprocher au gouvernement de leur lâcher de l’argent. » Même pas un manifestant éborgné ou amputé. «  La collectivité leur doit quelque chose.  » Surtout la collectivité des éditorialistes. « Le problème, c’est si ça fait contagion avec d’autres catégories.  »

Plus qu’un problème, ce serait une catastrophe. Facilement évitable : si les forces de l’ordre sont suffisamment choyées, elles retrouveront vite le cœur de réprimer les catégories contaminées. (...)

François Fressoz l’admet, « tout le monde est un peu tourneboulé par la crise ». Surtout à la télé. «  Même les entreprises !, s’écrie Dominique Seux. Dans Le Monde d’aujourd’hui, il y a un appel de treize patrons du CAC40 qui prônent une croissance inclusive et ils prennent des engagements très concrets : dix millions de repas gratuits seront servis l’année prochaine par ces grandes entreprises.  »

Quelle générosité ! Après les Restos du cœur, les Restos du CAC40. On y servira du caviar et du foie gras. (...)

L’éditorialiste des Echos prédit pour les Français un brusque retour à la réalité. «  Il y aura peut-être un choc psychologique quand sera annoncé en milieu d’année 2019 que la dette atteint 100 % du PIB.  » Quelle horreur ! Il a bien fait de m’avertir. Je vais commencer dès demain une cure d’antidépresseurs pour être certain d’encaisser le choc quand il arrivera. En attendant, j’avale une boîte d’anxiolytiques : Jean-Michel Aphatie est invité de C à vous. Trois jours seulement après avoir été invité de C l’hebdo, où il a déclaré : «  Dans ce mouvement [des Gilets jaunes], je pense depuis le début qu’il y a une organisation souterraine, cachée. Il y a des tireurs de ficelles. "

Heureusement que France 5 veille à déjouer les fake news des complotistes (quand ce sont des Gilets jaunes). (...)

«  Le problème, explique Jean-Michel Aphatie, c’est qu’Emmanuel ne peut plus être Macron. Il ne peut plus parler comme il en a envie, il ne peut plus faire de petites phrases… » Tellement spirituelles. « Il ne peut pas montrer le bon côté de sa personnalité, la vivacité d’esprit, la rapidité, les solutions à tout…  » Bref, son incommensurable génie. «  Fini tout ça ! Sa politique a pris du plomb dans l’aile. »

Mais pas dans la cervelle.(...)

« Est-ce vous vous rendez compte ce que nous sommes en train de vivre ?!, le tance l’éditorialiste. Les budgets de la nation venaient d’être voté, il faut les détricoter !  »

Un véritable crime contre l’humanité. (...)

« On n’a que de l’inédit, que de l’inédit !, s’emballe Jean-Michel Aphatie. Du jamais vu ! » « Il faut détricoter le budget… », enchaîne Anne-Elisabeth Lemoine. « Jamais vu ! Jamais vu ! », l’interrompt Jean-Michel Aphatie. « … Pour rendre possible les mesures annoncées… » « Jamais vu ! », insiste Jean-Michel Aphatie. « … Justement, on y vient… » « Jamais vu ! » « … Smic, CSG, heures supplémentaires… » « Jamais vu ! » « Jean-Michel, vous vous énerverez un peu plus tard, se fâche la présentatrice. Pour l’instant, on passe au casse-tête de la mise en œuvre des mesures annoncées par Emmanuel Macron. On passe en revue tout ce qui coince avec Nicolas Doze, éditorialiste éco sur BFMTV. »

Ils sont sympas, sur France 5, à inviter les éditorialistes de BFMTV, ça m’évite de la regarder. (...)

Nicolas Doze ne tarit pas d’éloges sur le virage social pris au frein à main par le gouvernement. «  100 euros, c’est colossal comme augmentation !  » Il faudrait songer à rétablir l’ISF pour les smicards. (...)