
C’était il y a plus d’un an, en novembre 2011. En reportage pour France 3 sur la place Tahrir, au Caire, la journaliste Caroline Sinz avait été attaquée par plusieurs dizaines d’hommes.
« Ils étaient une cinquantaine, ils ont déchiré mes vêtements, ont arraché mon jean, mes sous-vêtements. M’ont violée avec leurs doigts. Pendant 45 minutes. La foule applaudissait autour », racontait-elle alors à Télérama.
À Arrêt sur Images, elle raconte aujourd’hui comment sa propre chaîne l’a poussée à utiliser des « termes choisis et pudiques », à parler d’agression sexuelle pour évoquer ce qui, juridiquement, est un viol. Elle n’avait pas « le recul nécessaire pour témoigner de ce qu’elle avait subi », se justifie le directeur de la rédaction de France 3, Pascal Golomer.
L’an dernier déjà, Le NouvelObs.com le soulignait : « La parole de Caroline Sinz, sa propre chaîne l’a cadenassée en lui refusant de témoigner en direct dans le journal "de peur qu’[elle] ne craque". Le 24 novembre, "Soir 3" n’en fait même pas l’un de ses titres. A la fin de son reportage, la reporter précise avoir "subi une agression sexuelle au milieu de tout le monde, en plein jour". Clinique et surréaliste. »
Mais Caroline Sinz, comme elle le raconte à Arrêt sur Images, a également été confrontée au déni de ses collègues (...)