
Après une campagne de longue haleine, François Ruffin a remporté la 1re circonscription de la Somme en unissant la gauche et les écologistes. Entretien
(...) François Ruffin — Au premier tour, nous avons réussi à plomber le Front national. Au deuxième, nous avons démasqué Macron. C’est une double victoire et le début de la reconquête des classes populaires pour les ramener à gauche. Nous avons démontré qu’avec une gauche de combat, nous pouvons gagner et retourner les communes qui se tournaient vers le Front national pour exprimer leur colère. Et nous avons prouvé au second tour qu’il suffit d’un travail de terrain, d’un travail de fourmi pour venir démasquer ce qu’est Macron : la suppression de 125.000 postes de fonctionnaires, la suppression de l’impôt sur la fortune pour les actionnaires, la baisse des petites retraites… Macron, c’est Robin des Bois à l’envers, c’est prendre aux pauvres pour donner aux riches. Les gens ne veulent pas de ça ! Nous avons prouvé qu’en une semaine de combat sur le terrain, nous pouvions faire tomber l’un des représentants du macronisme. On nous avait dit qu’ils avaient sorti le meilleur. Et bien le meilleur, il a été tapé. Peut-être que demain, ou dans quinze jours, ou dans six mois, Macron risque lui aussi de s’écrouler comme un château de sable.
L’alliance entre l’écologie et une politique sociale a-t-elle encore un sens aujourd’hui ?
C’est même une nécessité. Le social ça va, ça vient. Tu perds, tu peux le regagner. Le problème de l’écologie est que ce qui est perdu ne peut pas être reconstruit. De toute façon, c’est une urgence. Mais ni l’écologie ni le social ne peuvent aller mieux si nous laissons les maîtres de l’argent, les maîtres de l’informatique, de l’électroménager décider pour nous. (...)