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Gao est tombé : quelles solutions politiques au conflit ?
Article mis en ligne le 27 janvier 2013

La guerre du Mali n’aura pas lieu, pourrait-on dire, en paraphrasant Jean Baudrillard, qui publiait en 1991 une tribune dans Libération titrée « la Guerre du Golfe n’a pas eu lieu ».

La chute de Gao entre les mains des forces françaises, et celle prochaine de Tombouctou, où des soldats français et maliens sont arrivés ce dimanche, montre que ce conflit ne ressemble à aucun autre, et s’inscrit dans un espace temporel et géographique plus complexe.

Les combattants jihadistes ont bien lu « Sun Tzu pour les nuls », et ils savent, avec ce stratège chinois du VIe siècle avant J.-C., qu’il ne sert à rien de mener une bataille perdue d’avance. Inutile de « mourir pour Gao », face à une armée française supérieure en armement et en moyens : contrairement à ceux d’In Amenas, la semaine dernière, ces combattants-là ne sont pas des kamikazes.

Ils se sont évaporés dans un désert grand comme la France (si l’on considère sa seule partie malienne), sans doute en partie vers les montagnes situées plus au nord. La région de Kidal, bombardée dimanche par les jets français, leur offre pléthore de refuges imprenables. Et ils n’ont assurément pas dit leur dernier mot.

Toutefois, cette entrée en douceur des troupes françaises à Gao, aussitôt suivies de soldats maliens aéroportés pour faire de cette opération un succès « franco-malien », montre que la deuxième phase du conflit est en phase d’achèvement.

Mais ce n’est pas la fin de la guerre. (...)

voilà reposée la question des buts de guerre, flous depuis l’entrée en guerre.

  • S’agissait-il de stopper l’avancée jihadiste vers le sud ? Cet objectif a été atteint... et dépassé.
  • S’agissait-il de reconquérir le Nord, comme cela a été publiquement énoncé ? Assurément, et c’est en cours de réalisation.
  • S’agit-il de ‘lutter contre le terrorisme’ ? Large et flou, cet objectif-là ne peut pas être atteint par la seule éviction des groupes armés islamistes des grandes agglomérations du Nord. Pire, il risque d’entraîner la France dans une guerre sans fin, qu’elle ne pourra espérer mener seule.

II est temps que François Hollande revienne devant les Français pour préciser ses objectifs. C’est le seul moyen de conserver le consensus relatif qui s’est manifesté dans le pays autour de cette intervention d’un type nouveau.