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Rue 89
Gaza : le Hamas s’affirme comme un interlocuteur incontournable
Article mis en ligne le 22 novembre 2012

Depuis lundi, la diplomatie semble avoir repris le dessus. Chaque belligérant tente d’éviter l’escalade militaire, tout en cherchant à obtenir une victoire symbolique sur l’ennemi dans le cadre des négociations entre Israël, le Hamas et le Jihad islamique qui se poursuivent au Caire sous l’égide du chef des services de renseignements égyptiens Rifaat Shehata.

Dans le même temps, les attaques de roquettes sur le territoire israélien et les bombardements sur Gaza continuent. En une semaine, Tsahal affirme avoir mené plus de 1 500 attaques et plus de 1 400 roquettes ont été tirées depuis la Bande de Gaza sur Israël. Depuis le début de l’offensive, le 14 novembre, 140 Palestiniens et 5 Israéliens ont été tués. (...)

L’offensive militaire menée par Tsahal est officiellement une réponse aux attaques récurrentes contre le territoire israélien. Le Hamas, maître de Gaza depuis 2007, est tenu pour responsable de ces agressions alors qu’il est de notoriété publique que c’est le Jihad islamique soutenu par l’Iran qui perpétue la lutte armée.

La veille de l’assassinat d’Ahmed Jabari par le service de sécurité intérieure israélien Shin Beth, une trêve aurait d’ailleurs été conclue sous l’égide de l’Egypte afin d’imposer un cessez-le-feu permanent entre Gaza et Israël. (...)

S’il ne peut suspendre son offensive sans garantie d’un cessez-le-feu de longue durée et garanti par Le Caire, le gouvernement israélien n’a aucun intérêt à renverser le Hamas ou à occuper de nouveau Gaza :

la chute du Hamas – qui a officiellement quitté l’axe syro-iranien – risquerait d’amener au pouvoir des leaders encore plus radicaux (comme ce fut le cas au Liban après l’éviction de l’OLP du Sud-Liban qui a permis au Hezbollah de s’imposer comme première force de résistance à Israël),
une occupation présente de nombreux inconvénients (pertes importantes dans les rangs de Tsahal, nombreuses victimes civiles, perte du soutien international, coût exorbitant), à tel point que même l’état-major de Tsahal y est réticent.

De la même manière, le Hamas ne tirerait aucun bénéfice politique d’une escalade militaire face à un ennemi largement supérieur militairement. Converti au pragmatisme après cinq années au pouvoir et face à l’exaspération de sa population, le parti d’Ismael Haniyeh cherche avant tout à renforcer sa mainmise sur la bande de Gaza en remettant sur pied l’économie et en reconstruisant les infrastructures, grâce notamment au soutien financier du Qatar et à l’appui politique de la Turquie et de l’Egypte. (...)