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Gilets jaunes et écolos, pas le même maillot, mais la même récupération
Article mis en ligne le 17 novembre 2018

Les Lyonnais.es étaient 15 000 à manifester pour le climat le 8 septembre, et ce samedi 17 novembre, peut être que 15 000 autres Lyonnais.es manifesteront pour défendre leur pouvoir d’achat. Et pendant que les premiers traitent les seconds de beauf, et les seconds traitent les premiers de bobo, Macron se frottera les mains. Car il ne faut pas se voiler la face, en 2022, face à des Français.es à bout qui se tournent vers les "extrêmes", Macron se fera réélire sur un programme de "défense de la démocratie". Et au final, le climat sera toujours dans la merde et la paupérisation générale toujours en marche.

Pendant ce temps, les cheminot.es étaient 500 à manifester le 9 novembre pour un vrai service public du rail. Pour la relance des lignes rurales fermées durant ces 30 dernières années, forçant les ruraux à utiliser leurs voitures, non par choix, mais par non-choix. Pour la non privatisation de la SNCF et le maintien d’un service public accessible à tou.tes, ou du moins plus accessible qu’aujourd’hui. Pour le développement, ou du moins le non-enterrement, du ferroutage pour que le transport de marchandise ne se fasse plus par camion avec tous les dégâts environnementaux que cela implique. En somme pour un service public du transport qui soit écologique et social ... bizarrement on était qu’une pauvre cinquantaine à être venu manifester avec eux.

Et pourtant, ne serait-ce pas la solution la plus simple, la plus bénéfique, et la plus écologique pour tout le monde qu’on arrête de lutter de manière divisée, soit pour des voitures polluantes qui sont vouées à disparaître à court ou moyen terme, soit à cause de leurs ravages écologiques, soit à cause de la disparition de la matière première ; soit de manifester pour "la nature", le "climat" comme concept éthéré qui n’engage au final les gouvernants qu’à faire de belles phrases sans n’avoir à agir concrètement pour rien. Ou alors, plus cynique, mais tellement plus malin de leur part, d’utiliser les manifestant.es pour le climat pour justifier une nouvelle hausse d’impôt qui n’a pour but que de combler le déficit de l’État que le gouvernement Macron a creusé à force d’exonérer d’impôts les plus riches ; en transformant l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (-3,2 milliards d’euros pour l’État), en supprimant la taxe d’habitation (qui touchait plus fortement les détenteurs de capitaux immobiliers), et en réduisant l’impôt sur les sociétés.

Mais surtout la politique macronienne est basée sur un concept simple. Depuis la mort du Parti Socialiste et l’affaiblissement des Républicains, le "centre" est dans les choux et il est le seul représentant auto-proclamé d’une voix "raisonnable" et "démocratique" face à la montée des "extrêmes". Pour s’assurer une réélection dans un système politique où les élections les plus importantes sont à deux tours (présidentielles, régionales, législatives ...), Macron n’a pas besoin d’être soutenu par la majorité de la population, mais uniquement par un très léger tiers des électeurs (qui ne représentent pas eux même la moitié de la population). Car il sait que le report des voix entre l’extrême droite et l’extrême gauche est très faible et que tout duel électoral avec un "extrême" jouera toujours en la faveur du "centre". Selon une conception du "centre" et des "extrêmes" totalement flou et propre à une analyse politique d’un plateau télé entre un épisode de télé-réalité et un évènement sportif. Car soyons clair, Macron n’est en rien un modéré, mais mène une politique violente (extrêmiste ?) contre les pauvres, les immigrés, etc ....

Ce n’est pas pour rien que médias dominants et politiciens en marche crient aujourd’hui au poujadisme face à une exaspération légitime de la population d’être ponctionnée toujours plus pendant que le gouvernement exonére les plus riches réformes après réformes. (...)