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Gironde : le logement social "échangeable"
Article mis en ligne le 24 juin 2019
dernière modification le 23 juin 2019

Douze bailleurs sociaux girondins, ce 20 juin, ont officiellement annoncé la création d’une bourse d’échanges de logements sociaux pour les locataires déjà résidents du parc social départemental. Le but affiché est simple : permettre de fluidifier le parcours résidentiel des familles habitant un logement social en mettant directement en contact, par le biais d’une plateforme dédié, l’offre et la demande. Si les échanges restent suspendus aux règles classiques imposées par les commissions d’attribution des bailleurs, c’est notamment dans la collaboration de ces derniers que la démarche est nouvelle.

face à une concurrence privée dont les prix flambent à vue d’oeil, la Conférence départementale HLM de la Gironde vient de se doter d’un nouveau outil, déjà testé ailleurs. Son objectif, s’il n’est pas de réduire la pression des demandes croissantes, a au moins le mérite d’espérer contenir un problème fréquent : les demandes de mutation d’un logement social à un autre. La particularité de "BEL Gironde" (pour Bourse d’Échange de Logements), c’est qu’il s’agit d’un site internet sécurisé sur lequel deux locataires peuvent échanger leur logement social au sein du parc HLM de l’un des douze bailleurs sociaux partenaires de l’opération, soit "93% du parc social en Gironde", précise l’organisme (environ 93 000 logements). En quoi cet "échange de bons procédés" est nouveau ?

D’abord dans la démarche collaborative entre les différents bailleurs : Aquitanis, Ciliopée Habitat, Clairsienne, Domofrance, Gironde Habitat, Immobilière Atlantic Aménagement (3F), Logévie, Logis Atlantique, Mésolia, Le Toit Girondin + CDC Habitat Social et ICF Atlantique travaillent souvent chacun de leur côté, cette plateforme commune apportera donc plus de souplesse à leurs organisations respectives. Ensuite pour les locataires : plus d’une demande de logement social sur quatre provient déjà d’un ménage locataire du parc social et représente 21% des attribution. Ces demandes de mutation sont, logiquement, encore plus fortes (30%) sur la métropole bordelaise. "Dans les parcours résidentiels, on croise différents cas : une personne qui habite dans un logement trop grand et veut bouger dans un plus petit ou l’inverse si la famille grandit. Si une mutation intervient par rapport au travail et que la famille veut se rapprocher, c’est le même type de logement qui sera recherché ailleurs. Mais toutes ces personnes ne sont pas exemptées de respecter les règles", commente pour sa part Martine Jardiné, vice-présidente du département de la Gironde chargée de l’habitat.

Limiter la pression

"Le but c’est d’identifier les besoins individuels, la trajectoire personnelle est souvent bien plus importante que les qualificatifs que l’on peut mettre dans tel ou tel quartier", confirme à son tour Daniel Palmaro, directeur général du bailleur Clairsienne. Pas de révolution en vue, mais une petite avancée tout de même selon Sigrid Monier, directrice générale de Gironde Habitat. "Je ne suis pas sûre ce que cet outil permette d’arriver à 50% de mutations, il y a pas mal de personnes qu’il ne faut pas renoncer à accompagner autrement. Ce que ça va limiter, c’est l’impression, pour ceux qui souhaitent changer et qui ne voient pas arriver d’offres, que c’est parce qu’on ne veut pas ou qu’ils sont prisonniers. Dans les enquêtes de satisfaction qu’on réalisé, on voit qu’environ 75% des locataires sont équipés d’internet et souhaitent avoir davantage de service par ce canal. Ca leur donne de la latitude, on imagine que ça permettra d’éviter certaines limites. C’est un sujet sur lequel on a une pression, on a pas mal d’insistance, c’est pour ça que je suis assez confiante". (...)