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Gouvernance mondiale ou dictature planétaire ?
par Bernard Pinon lundi 12 décembre 2011
Article mis en ligne le 15 décembre 2011
dernière modification le 12 décembre 2011

Face aux problèmes que pose la mondialisation, on nous explique que la seule solution serait une gouvernance mondiale. Est-ce vraiment si souhaitable ?

Tout d’abord, la mondialisation n’est pas quelque chose qui est apparu spontanément, comme une conséquence inéluctable du progrès des moyens d’échange. C’est quelque chose qui a été réfléchi, théorisé, et progressivement mis en place de manière volontaire. Dans son livre « La marche irrésistible du nouvel ordre mondial », Pierre Hillard fait l’historique des courants de pensée qui ont conduit à la mise en place d’institutions transnationales, de forums et de réseaux, de clubs de réflexion et de fondations, d’associations et de regroupements au service de la vision d’un monde unifié sur le modèle occidental, et où les Etats-Unis tiendraient un rôle prépondérant.

Aujourd’hui déjà il existe une « gouvernance » mondiale effectuée par des institutions comme le FMI qui joue le rôle du procureur des grands argentiers, l’OMC qui prêche les bienfaits du libre-échange, l’OMS qui préconise des politiques de consommation de médicaments santé, mais aussi l’OTAN qui se pose en gendarme du monde (occidental) ou l’Union Européenne, laboratoire de la mondialisation heureuse. Sans oublier des institutions plus discrètes comme la BRI (Banque des Règlements Internationaux) qui fixe les règles du jeu bancaire.

On constate que ces institutions ont des points communs : elles sont issues des travaux de groupes de réflexions (think-tanks) « indépendants » (de qui ?), essentiellement Anglais, Américains (US) et Allemands dont les plus connus sont le Council of Foreign Relations (US), la Fondation Bertelsman (D) ou le Club de Rome (UE), et ont été mises en place à travers des forums internationaux, que ce soient les G* (G8, G20…) ou les divers clubs tels la conférence de Bielderberg, la commission Trilatérale, ou, dans une moindre mesure, le forum de Davos ; ensuite, leur mise en place n’a que très peu fait l’objet d’un souhait populaire ni d’une consultation, et, lorsque cela a été le cas, on a vu avec la constitution européenne que ce n’était qu’une formalité dont on pouvait s’affranchir. Ces institutions fonctionnent sans aucun contrôle démocratique sinon au troisième degré. Enfin, on constate qu’elles semblent plus à l’écoute des lobbys industriels et financiers que des populations.

Ce n’est pas un accident. Lorsqu’on lit ce que les groupes de réflexions à l’origine de ces institutions publient, on constate que la démocratie y est toujours pointée comme sujette à des « errances » préjudiciables à la bonne marche des affaires du monde, et inadaptée pour faire face aux défis mondiaux. (...)

Si vous êtes citoyen d’un pays au gouvernement despotique et que votre voix ne compte pas, vous avez toujours espoir d’émigrer vers d’autres pays plus à l’écoute de leurs concitoyens. Mais si ce despotisme est mondial, n’espérez pas aller sur la lune. Dans l’état actuel de la « gouvernance » mondiale, il ne reste plus que quelques pays non alignés : ils sont faciles à reconnaître, ce sont ceux qu’on diabolise ou qu’on bombarde. Combien de temps encore avant qu’ils ne voient la lumière de ce « despotisme éclairé » qu’on parfume de « démocratie » et de « droits de l’homme » ?

Plus inquiétant encore, alors que cette construction mondialiste est largement documentée dans des livres ou sur Internet, elle fait l’objet d’un silence assourdissant dans les média.
(...)

Car nous vivons, nous dit-on, dans le meilleur des mondes possibles. Comment osez-vous penser le contraire ? Prenez bien vos pilules et n’oubliez pas de vous informer auprès de vrais professionnels.

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