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Grande braderie libérale de l’audiovisuel public (par la Fondapol)
Article mis en ligne le 31 octobre 2016
dernière modification le 30 octobre 2016

Intitulé « Refonder l’audiovisuel public. Oser repartir de ses mission essentielles », le rapport propose de démanteler purement et simplement France télévisions !

Un condensé de pensée de marché

Créée en 2004 dans l’orbite de l’UMP, la Fondation pour l’innovation politique (fondapol.org) se veut désormais libre de toute attache partisane, même s’il ne fait guère de doute qu’elle s’inscrit à droite de l’échiquier politique. Les productions de ce think tank dont les médias raffolent, et qui se présente comme « progressiste, libéral et européen », se caractérisent en effet avant tout par un libéralisme échevelé.

À l’approche de l’élection présidentielle, la Fondapol redouble d’activité, et dans ce cadre, vient de publier un rapport consacré à l’audiovisuel public. (...)

tandis que Nicolas Sarkozy proposait déjà de ramener à pas grand-chose l’audiovisuel public, la Fondapol suggère, en une cinquantaine de pages, de le réduire à presque rien ! (...)

Le professeur Babeau propose rien moins que la privatisation de France 2 et la suppression de France 3, France 4 et France Ô. À la place, il préconise la création d’une « chaîne culturelle absolument libérée de toute contrainte d’audience », qui « organiserait ses programmes en complémentarité avec Arte et France 5 » et qui « exclurait tous les contenus proposés par les chaînes privées. » Ou comment tirer un trait définitif sur un service public de l’information et de la culture audiovisuelles ambitieux, sur la diffusion de programmes à la fois populaires et exigeants à destination du plus grand nombre, tout en comblant d’aise, ce qui ne gâche rien, tous les industriels qui ne voient dans le secteur audiovisuel qu’un moyen de satisfaire leur soif de profit et d’influence. Et, cerise sur le gâteau, cette chaîne pour cadres supérieurs et dirigeants serait financée, non plus par la redevance, mais par « un pourcentage des recettes de la TVA » – une forme originale de redistribution des plus pauvres vers les plus riches, qui permet de financer les loisirs des seconds en taxant la consommation quotidienne des premiers… (...)

nous pensons qu’il faut au contraire donner les moyens au secteur public de remplir pleinement ses missions, notamment en réduisant, par la renationalisation de TF1, la pression concurrentielle qu’il subit.