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l’Humanité
Grèce : "c’est pire que le communisme, ce sera le chaos total !"
Article mis en ligne le 12 décembre 2014

A l’approche des élections présidentielles en Grèce, qui débuteront le 17 décembre, Syriza caracole en tête des intentions de vote. Et le parti anti-austérité de Tsipras, avec son programme volontaire pour sortir de la crise humanitaire, affole complètement la droite, la bourse et les banquiers.

Le parti de gauche Syriza frôle à lui seul les 35 % dans les intentions de vote (entre 31 et 34,5 selon les sondages). C’est environ 5 points de plus que la coalition au pouvoir, rassemblant droite libérale et sociaux démocrates, et 35 % seraient suffisant pour obtenir seul la majorité au parlement, grâce au bonus de 50 députés offert au parti qui arrive en tête. Après avoir fait de très bons scores aux dernières élections locales et encore d’avantage aux Européennes, le discours de gauche, humaniste et radicalement anti-austérité de Syriza continue à conquérir les Grecs. Avec les présidentielles en Grèce qui débuteront le 17 décembre, et les législatives anticipées qui pourraient suivre dès janvier, l’accession d’une vraie gauche de changement au pouvoir devient une sérieuse possibilité et la panique guette le secteur banquier.
Dans un discours ce jeudi, le Premier ministre Antonis Samaras a lancé l’offensive en jouant sur la peur
(...)

La droite grecque n’est pas là seule à avoir des suées. La bourse d’Athènes s’est effondrée de 20 % en trois jours. Le gérant de Capital Group, l’un des plus grands fonds de pension au monde, a lancé au Telegraph : « son programme [ndlr. de Tsipras] est pire que le communisme, ce sera le chaos total ! » Les créanciers se rendent malades et menacent de couper le robinet de financement à la Grèce. Sauf qu’ils refusent déjà de le faire, le pays reste obligé de se financer auprès du Mécanisme Européen de Stabilité.
Le programme d’Alexis Tsipras est le cauchemar des banquiers : hausse du salaire minimum, moratoire sur les dettes privées aux banques, annulation de près des deux tiers de la dette publique car illégitime, et augmentation des dépenses de l’Etat pour relancer l’investissement, sauver les services publiques et surtout sortir la population de la grave crise humanitaire qui la frappe. (...)

Sortir de la crise humanitaire. C’est l’axe de campagne de Syriza, qui fait mouche car c’est l’urgence. Au moment où la Grèce va connaître la septième année de récession consécutive (record mondial absolu en temps de paix), le chômage dans le pays est de 28 %, le plus élevé d’Europe. Les salaires ont baissé de plus de 20 % en moyenne et son souvent perçus avec plusieurs mois de retard. La pauvreté affame, affaiblit, tue parfois. Syriza entend ainsi lancer un grand programme d’urgence à son arrivée au pouvoir à hauteur d’1,3 milliards d’euros, pour fournir des bons pour de la nourriture et reconnecter à l’électricité les milliers de foyers qui ont été débranchés.