Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Rue 89
Guerre de Libye : faire la part de la propagande
Article mis en ligne le 28 novembre 2011
dernière modification le 26 novembre 2011

La guerre de Libye s’est terminée en octobre 2011 par la victoire triomphale de l’OTAN et des rebelles libyens regroupés derrière le Conseil national de transition (CNT).

Cet événement a été salué par la grande majorité des médias français et occidentaux comme une belle illustration du nouvel ordre mondial (en France, faisaient notamment exception à cette unanimité le site Mediapart et Le Monde diplomatique), comme un exemple réussi d’intervention militaire à objectifs humanitaires.

Or, pour juger du sens et de la valeur d’une action, il faut d’abord s’assurer que la connaissance dont nous en disposons soit aussi proche que possible de la vérité.

(...) Peut-on affirmer que, au cours de cette nouvelle manifestation de la puissance militaire occidentale, les grands médias ont mieux joué leur rôle dans la recherche de vérité et dans la diffusion d’une information impartiale ? (...)

On peut en éprouver quelques doutes à la lecture d’un article paru récemment dans la London Review of Books (vol. 33, numéro 22, du 17 novembre 2011), consacré à ce sujet
(...)

Paris, Londres et Washington, qui mènent l’intervention, ont choisi d’emblée l’option militaire intransigeante, et n’ont jamais cherché à favoriser la voie pacifique, comme le leur enjoignait la résolution 1973.

La décision française, du 10 mars, de considérer le CNT comme unique représentant légitime de la Libye, écarte toute perspective de négociation : Kadhafi n’est plus qu’un usurpateur qu’il faut éliminer !

Mais est-ce à ces quelques puissances étrangères, pompeusement appelées « la communauté internationale », qu’il revient de décider quel dirigeant libyen est légitime et lequel ne l’est pas ? (...)

Reste la seconde question : comment se fait-il que la « communauté internationale » se soit convaincue aussi soudainement de la nocivité de Kadhafi et de la qualité intrinsèque de ses adversaires, alors même que leurs dirigeants sont des anciens dignitaires du régime ? (...)

le 2 mars, le secrétaire d’Etat à la Défense et le chef d’Etat-major américains témoignent devant le Congrès, ils déclarent : nous ne disposons d’aucune preuve d’attaques aériennes contre les civils. Mais le plan de désinformation a déjà rempli sa tâche, le monde occidental bruissant d’indignation devant ce colonel sanguinaire : on ne laissera pas se produire un deuxième Srebrenica, un nouveau Rwanda !

D’après les comptes de Human Rights Watch, la répression initiale de Kadhafi est responsable de 233 morts. D’après les dirigeants du CNT, la guerre de Libye s’est soldée par 30 000 victimes, chiffre évidemment approximatif.

Quel régime naîtra de ces cendres-là ? (...)

Wikio