
Après plusieurs mois d’enquête, le Sénat américain vient de publier un rapport mettant gravement en cause la banque britannique HSBC. Selon le rapport qui s’appuie sur l’étude de 1,4 million de documents et l’audition de 75 responsables de HSBC et de l’autorité de régulation, l’établissement financier a aidé certains de ses clients à blanchir des capitaux issus de certaines des régions les plus dangereuses ou les plus secrètes du monde, parmi lesquelles l’Iran, la Syrie, les îles Caïman ou encore l’Arabie saoudite.
Si le comportement de la banque britannique est connu depuis près de dix ans, l’enquête réalisée par le Sénat met l’accent à la fois sur l’ampleur des pratiques mises en cause et sur l’incapacité de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), pourtant l’une des principales autorités de régulation financière aux Etats-Unis, à surveiller correctement ses activités. (...)
Les sénateurs ont aussi étudié les relations commerciales entre HSBC et la banque saoudienne Al Rajhi Bank, qui entretient, selon le rapport, des liens avec des activités de financement de groupes terroristes. Le rapport évoque aussi des liens entre une partie des sommes ayant transité par HSBC et l’Iran, ce qui pourrait constituer une violation des sanctions américaines à l’encontre de Téhéran et d’autres pays. Pour dissimuler ces transactions, des filiales de HSBC ont utilisé la méthode dite du "stripping" permettant d’effacer des archives toute référence à l’Iran. Des filiales de HSBC ont aussi présenté certaines transactions comme de simples transferts entre différentes banques sans dévoiler les liens avec l’Iran. (...)