
L’exécutif, opposé à la proposition des élus PCF de « déconjugaliser » l’allocation aux adultes handicapés, a fait procéder à un vote bloqué sans amendement possible.
Le gouvernement a provoqué un tollé jeudi à l’Assemblée nationale. Les députés étaient réunis pour discuter et voter une proposition de loi portée par les élus communistes, visant à « déconjugaliser » l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Mais l’exécutif a choisi une manœuvre de procédure
(...) Le texte en débat ce jeudi était soutenu, outre les députés PCF, par les élus FI, PS, LR, LT, et par le groupe Agir, membre de la majorité présidentielle.
Un large front devant lequel le gouvernement a choisi d’éteindre le débat en faisant adopter par un vote bloqué, sans amendement possible, sa version de l’article de loi : au lieu d’une déconjugalisation, la majorité macroniste a concédé un abattement de 5 000 euros annuels sur les revenus du conjoint. Seule une partie des allocataires de l’AAH vivant en couple pourront en bénéficier. Actuellement, 55 % des 270 000 allocataires en couple ne perçoivent pas cette ressource essentielle à leur indépendance. Avec le projet du gouvernement, ils seront toujours 40 % à en être privés.
Les élus de gauche quittent l’Hémicycle
La majorité a avancé des arguments pour le moins lunaires. Telle la députée LaREM Véronique Hammerer, pour qui la déconjugalisation de l’AAH entraînerait celle du RSA. Ou encore la secrétaire d’État aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel, qui a fait état de « problèmes informatiques » pour mettre en œuvre une telle réforme… C’est elle qui en conséquence a réclamé le vote bloqué, provoquant l’ire des députés de l’opposition, de gauche à droite. « C’est la première fois que je vois un gouvernement et une majorité se comporter d’une telle façon », a tonné le député PCF André Chassaigne, avant que les élus de gauche ne quittent l’Hémicycle. « La majorité n’assume pas son opposition, c’est un geste de lâcheté », dénonce l’insoumise Danièle Obono.
(...)