
Les forces arméniennes devaient commencer leur retrait dimanche de la région de Kalbajar, près du Haut-Karabakh, dont une partie revient sous le contrôle de l’Azerbaïdjan à la faveur d’un accord de paix, après six semaines de combats meurtriers. Dimanche, Bakou a accordé un délai à l’Arménie pour se retirer.
(...) Symbole du ressentiment arménien à l’issue de ce conflit, des habitants des villages locaux ont préféré brûler leurs maisons plutôt que de les voir tomber entre les mains de leur voisin honni, avec lequel Erevan se dispute le contrôle de cette enclave montagneuse depuis des décennies.
Samedi, des dizaines de maisons ont été ainsi incendiées par leurs propriétaires dans le village de Charektar, dans la région de Kalbajar. Celle-ci était sous contrôle des forces arméniennes depuis une première guerre au début des années 1990, ayant fait 30 000 morts.
Jusqu’au 25 novembre pour évacuer
L’Arménie a obtenu dix jours supplémentaires pour évacuer le district de Kalbajar, avoisinant la région du Haut-Karabakh, qui devait être remis dimanche à l’Azerbaïdjan.
Ce premier retrait des forces arméniennes à la faveur de l’accord de fin des hostilités du début de semaine parrainé par la Russie, a été reporté jusqu’au 25 novembre après une demande d’Erevan, relayée par Vladimir Poutine. (...)
Cette région était peuplée, avant les déplacements de populations liés à la guerre des années 1990, quasi exclusivement d’Azerbaïdjanais, le gouvernement arménien ayant ensuite financé l’installation de familles arméniennes dans la zone.
Sur les routes, de nombreux habitants déménageaient ces derniers jours leurs biens à bord de camions surchargés partant pour l’Arménie. (...)
L’accord de paix prévoit la présence au Haut-Karabakh de forces de maintien de la paix russes, qui sont arrivées dès vendredi à Stepanakert, la capitale locale. Elles y contrôlaient les abords et la ligne de front tout proche.
En partie défigurée par les roquettes, Stepanakert, qui reste sous contrôle arménien, est vidée de ses habitants. Les autorités locales les ont appelés à rentrer au plus vite mais la quasi-totalité des magasins sont encore fermés. Une dizaine de bus est arrivée samedi d’Arménie avec à son bord quelques habitants, tandis que des navettes gratuites ont été mises en place depuis Erevan.
Internet n’y fonctionne toujours pas, et les téléphones portables accrochent désormais les opérateurs azerbaïdjanais. (...)