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Histoire de l’asphyxie de l’audiovisuel public : « la honte »… pour qui ?
Article mis en ligne le 22 décembre 2017
dernière modification le 21 décembre 2017

« L’audiovisuel public, c’est une honte pour nos concitoyens, c’est une honte en termes de gouvernance, c’est une honte en ce que j’ai pu voir ces dernières semaines de l’attitude des dirigeants. » C’est en ces termes que le Président de la République, Emmanuel Macron, présentait l’audiovisuel public devant les députés de la commission des Affaires culturelles le 5 décembre dernier, d’après Télérama. Mais une « honte » pour qui ? Afin de comprendre la lente asphyxie de l’audiovisuel public, nous avons tenu à faire un peu d’histoire, avant de revenir dans un prochain article sur l’inquiétante situation actuelle à France Télévisions dans une interview avec un syndicaliste à France 3 et membre d’Acrimed.

Les raisons de la critique d’Emmanuel Macron ? Toujours d’après Télérama, ce dernier a déclaré que l’audiovisuel public est « très cher », souffre d’ « une absence de réforme complète depuis que l’entreprise unique existe ; [d’une] synergie quasi inexistante entre les différents piliers des entreprises publiques [et d’une] une production de contenus de qualité variable ». Par ailleurs, Emmanuel Macron a aussi dénoncé un système « complètement incestueux » qui profite à des entreprises « abonnées à la commande publique ». D’autres critiques ont été émises par le Président de la République sur les évolutions technologiques et les programmes, que l’on peut lire dans le même article de l’hebdomadaire.

Qui doit avoir honte ?

Certains de ces reproches peuvent s’entendre et doivent être débattus. Acrimed n’a d’ailleurs jamais compté ses critiques à l’égard de la télévision et de la radio publiques, notamment sur certains de leurs programmes.

Mais avant d’en venir aux propositions, il est nécessaire de revenir sur certaines responsabilités… politiques.

Car qui, sinon les gouvernements successifs, dont celui d’Édouard Philippe, ont dépecé consciencieusement l’audiovisuel public ?

Qui, sinon les gouvernements successifs, accompagnés des directions de l’audiovisuel public (aujourd’hui représentées par Mathieu Gallet à Radio France, Delphine Ernotte à France télévisions, entre autres), ont sabordé le service public en appliquant des coupes budgétaires année après année et en imposant un « management prétendant faire mieux avec moins » ?

Qui a décidé de la suppression partielle de la publicité sur France Télévisions, la privant d’importantes ressources financières sans combler cette perte de moyens ? (...)

Si l’audiovisuel public est une « honte », cette supposée calamité a donc ses responsables. Au rang desquels Emmanuel Macron, qui, prolongeant l’œuvre de ses prédécesseurs, impose à présent une baisse de budget de 50 millions d’euros à France Télévisions dès 2018, entre autres mesures mortifères (...)

Une stratégie du démantèlement, consistant à détruire patiemment [1], pour ensuite crier au scandale en clamant que rien ne fonctionne. Une stratégie inéluctable, étant donné les contraintes financières ? Certainement pas ! Il existe en effet des alternatives. Dont celles que défend Acrimed.

Pour un audiovisuel public démocratique et débarrassé de l’obsession gestionnaire (...)

un vrai service public de l’information et de la culture, correctement financé et démocratiquement piloté, n’est pas une option. C’est un impératif démocratique.