
La décision de la Cour suprême de Turquie, désormais officielle, vient d’être notifiée à l’intéressée : prison à vie pour Pinar Selek, écrivaine, sociologue, féministe, militante, au péril de sa vie, pour les droits des Kurdes, des Arméniens, et de toutes les minorités. Comme l’a rappelé Pascal Maillard, Pinar Selek prenait l’été dernier la défense de huit intellectuel.les condamné.es par le pouvoir turc. Aujourd’hui réfugiée en France, Pinar écrivait alors ceci : : « La spécificité du régime répressif turc découle de la définition constitutionnelle de la citoyenneté républicaine : le monisme y prévaut dans tous les domaines. Quiconque s’écarte des normes établies par le pouvoir politique est immédiatement perçu comme dangereux, destructeur, voire ennemi. » Elle poursuivait ainsi : « Et c’est précisément la résistance à ce monisme qui depuis longtemps fertilise les alliances entre les différents mouvements féministe, LGBT, antimilitariste, écologiste, libertaire, de gauche, kurde, arménien ». C’est précisément à la cause arménienne et, plus précisément, au chemin que Pinar Selek a parcouru pour véritablement la comprendre, à l’encontre du déni profond qui persiste au sein de la gauche turque, qu’est consacré un magnifique livre intitulé Parce qu’ils sont arméniens, auquel nous avions consacré un texte à s sortie. Nous le republions aujourd’hui, précédé du communiqué que vient de publier Pinar Selek, en soutien à la militante persécutée – et à tou·te·s ses semblables, « fourmis zinzines », en Turquie et en diaspora.
