
Nouvelle révélation Snowden : l’agence de surveillance dispose d’un outil qui compile près d’un billion de métadonnées de non-Américains, pour les partager généreusement avec ses collègues de la CIA, du FBI ou de la lutte antidrogue
Certes, la NSA est une agence secrète, mais entre bons amis, elle concède volontiers de partager des informations. Et même beaucoup d’informations, comme le prouve l’existence d’ICReach.
Révélé par The Intercept, sur la base de documents d’Edward Snowden, ce programme de surveillance compile plus de 850 milliards de métadonnées récoltées dans le monde entier et les rend accessibles au travers d’un moteur de recherche « à la Google » auprès d’une vingtaine d’agences gouvernementales américaines. Comme par exemple la CIA (service secret), le FBI (police fédérale) ou le DEA (agence de lutte anti-drogue) (...)
Plus d’un millier d’agents gouvernementaux américains ont ainsi accès à une véritable mine d’or informationnelle. En effet, ICReach compile non seulement des métadonnées téléphoniques, mais aussi des métadonnées relatives aux communications emails et aux messageries instantanées. Au total, ce moteur de recherche référence plus d’une trentaine de champs : temps et durée d’appel, numéros d’appel, protocole, IMEI (identifiant unique du smartphone), identifiant de la cellule mobile de réception, adresse email, identifiant chat, etc. Les données proviennent d’une multitude de bases de données gérées par la NSA, mais aussi par les partenaires du club « Five Eyes » (Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande, Canada). (...)
Il est difficile de savoir combien de personnes peuvent être potentiellement surveillées par cet outil. Il concerne principalement des non-Américains, dans la perspective d’un « renseignement extérieur » (« foreign intelligence »). Ce qui est assez vague et peut aller de la guerre anti-terroriste à l’espionnage économique, en passant par la lutte contre la criminalité organisée.
Comme bon nombre de programmes de surveillance de la NSA, ICReach trouve son origine dans les attentats du 11 septembre, qui avaient révélé un manque de communication entre les différentes agences gouvernementales américaines. Un problème qui, visiblement, a été résolu. (...)