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Paris-Match
Il était une fois... Barbara
Article mis en ligne le 27 novembre 2019

Née en 1930, Barbara, de son vrai nom Monique Serf, a enjambé les épreuves avec grâce et vigueur pour atteindre son but : chanter ses textes et jouer ses partitions. Tout au long de sa vie, Barbara, chanteuse à la fois mélancolique et populaire, voit sa carrière grandir jusqu’au triomphe.

De déménagements en déménagements, de Marseille à Tarbes, enfant, Barbara fuit l’occupation nazie avec sa famille. Alors qu’elle n’est qu’une enfant, elle fugue et se rend à la gendarmerie. Lorsque la famille vivait à Tarbes, le père de Barbara l’a violée. La petite fille a voulu porter plainte. A l’époque, personne ne prend au sérieux ce qu’elle dit. « J’ai de plus en plus peur de mon père. Il le sent. Il le sait. J’ai tellement besoin de ma mère, mais comment faire pour lui parler ? Et que lui dire ? Que je trouve le comportement de mon père bizarre ? Je me tais. Un soir, à Tarbes, mon univers bascule dans l’horreur. J’ai dix ans et demi. Les enfants se taisent parce qu’on refuse de les croire. Parce qu’on les soupçonne d’affabuler. Parce qu’ils ont honte et qu’ils se sentent coupables. Parce qu’ils ont peur. Parce qu’ils croient qu’ils sont les seuls au monde avec leur terrible secret. De ces humiliations infligées à l’enfance, de ces hautes turbulences, de ces descentes au fond du fond, j’ai toujours resurgi. Sûr, il m’a fallu un sacré goût de vivre, une sacrée envie d’être heureuse, une sacrée volonté d’atteindre le plaisir dans les bras d’un homme, pour me sentir un jour purifiée de tout, longtemps après », a-t-elle écrit dans ses mémoires à la fin des années 1990, juste avant sa mort. Cet inceste a duré jusqu’à ses 19 ans, moment où son père a quitté définitivement le foyer familial.
De triomphes en triomphes

La jeune femme apprend le piano à l’âge de 16 ans. Son père lui loue un piano à l’époque. Mais elle préfère vite son instinct de musicienne aux partitions d’apprentissage. Elle entre au conservatoire mais finit par le quitter à l’âge de 19 ans pour tenter sa chance à Bruxelles où elle abandonne son nom de Monique Serf pour se faire appeler Barbara Brodi. (...)