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Il faut qu’on parle de Facebook (par nadir.org)
Article mis en ligne le 28 novembre 2012

Depuis plusieurs années, nous faisons fonctionner des serveurs et maintenons des infrastructures de communication pour les mouvements sociaux. Nous avons fait de notre mieux pour assurer la sécurité de nos serveurs et nous avons résisté — par divers moyens — aux rêquetes des autorités nous demandant de fournir des données personnelles.

En bref, nous essayons de rendre possible des formes de communication émancipatrices au sein de l’Internet capitaliste.

Nous avons toujours considéré Internet comme un outil pour nos luttes et en même temps comme un terrain politique contesté, et nous avons agi en conséquence. Nous pensions que la plus grande partie du mouvement social l’envisageait de la même manière. Mais comme de plus en plus de militant·e·s « utilisent » Facebook (ou sont utilisé·e·s par Facebook), nous n’en sommes plus si sûr·e·s. Au contraire, notre travail politique nous a paru à côté de la plaque et épuisant. Les communications chiffrées avec des serveurs autonomes ne sont plus perçues comme émancipatrices mais plutôt comme pénibles.
Disneyland

Nous n’avions simplement pas réalisé que, après des coups de speed dans la rue ou des longues discussions collectives, de nombreux militant·e·s semblent resentir l’envie d’en bavarder sur Facebook ; de parler à loisir de tout et avec tout le monde. Nous n’avions pas réalisé que, même pour les mouvements sociaux, Facebook est la plus douce des tentations. Que des militant·e·s comme le reste du monde s’amusent à suivre le flux subtile de cette exploitation qui n’a l’air de faire de mal à personne — et à laquelle, pour une fois, il n’est pas nécessaire de résister. La mauvaise conscience dont souffre de nombreuses personnes parce qu’elles savent ou imaginent les conséquences dramatiques de l’utilisation de Facebook ne semble pas les pousser à agir en conséquence.
S’agit-il vraiment d’ignorance ?

Pour résumé le problème, en utilisant Facebook, les militant·e·s ne rendent pas seulement leurs communications, leurs opinions, leurs « j’aime », etc. transparents et prêts à être analysés. Au contraire — et nous considérons cela encore plus lourd de conséquences — illes exposent des structures et des individu·e·s qui n’ont peu ou pas à voir avec Facebook. (...)