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Indigo, "un réseau social pour réconcilier fin du mois et fin du monde"
lancé ce mardi 30 avril lors d’une soirée-concert avec Matthieu Chedid et Kery James.
Article mis en ligne le 2 mai 2019

Indigo, une application de troc solidaire, sort ce mardi sur smarphone. We Demain a rencontré son créateur Stéphane de Freitas pour parler de monnaie virtuelle, d’entraide et de la société de demain.

Le principe ? Donner des objets ou proposer des services gratuits et en recevoir en retour grâce à des Digos, la "Monnaie sociale de la générosité". Plus on aide de personnes ou d’associations, plus son coefficient "GoodVibes" augmente, et fait baisser les prix. En 2 clics, une paire de baskets trouve une seconde vie, et peut s’échanger contre un cours de musique ou de pâtisserie. (...)

We Demain : D’où vient le nom de votre application "Indigo" ?

Stéphane de Freitas : Quand Newton a essayé de définir les six couleurs primaires, il en a rajouté une septième, entre le bleu et le rouge, l’indigo, la couleur de l’indivisible. Moi je suis portugais d’origine, je suis devenu français, j’ai grandi en banlieue puis je me suis retrouvé dans un milieu plus privilégié. Je suis un peu un caméléon, comme beaucoup de gens aujourd’hui. On est la génération la plus métissée de l’histoire. Indigo fait référence à tous ceux qui ne veulent pas être classés à droite ou à gauche, en fonction de leur origine ou de leur religion. Une génération ni bleue, ni rouge, mais Indigo.

Des réseaux sociaux, il en existe déjà plein. Qu’est-ce qui fait la particularité d’Indigo ?

On a appelé ça "le premier réseau vraiment social" parce que contrairement aux autres, qui ont vocation à développer les rencontres, le dialogue, l’objectif est ici de changer les modes de vie, de développer l’entraide. Sur Indigo, dès qu’on a besoin d’un objet ou d’un service, on trouve une personne prête à nous le donner. (...)

Le recyclage, l’entraide, c’est une tendance qui monte d’années en années, Indigo est juste un outil qui s’y inscrit. En revanche ce qui est radicalement nouveau avec Indigo, c’est notre monnaie solidaire, le Digo. C’est une monnaie virtuelle, pas convertible en euro, de cette façon, nous restons dans la parfaite légalité. Le digo est accessible à tous, même aux gens très précaires, comme les réfugiés qui n’ont pas de papiers et n’ont pas accès à l’euro. Nous avons d’ailleurs le soutien de l’Union Européenne pour installer Indigo dans les camps de réfugiés.

Comment fonctionne le système de Digo ?

C’est très simple. Au lieu de mettre un t-shirt pour 5 euros sur Le Bon Coin, je le mets sur Indigo et je génère des Digos. Avec ces Digos, je peux ensuite trouver quelqu’un pour m’aider à déménager, à remplir ma fiche d’impôts, ou pour jouer aux échecs. Nous espérons y attirer tous ceux qui ont envie d’entraide et de solidarité. (...)

D’où vous est venue l’idée de ce réseau social solidaire ?

Il y a deux statistiques à l’origine d’Indigo. Dans le monde, les 26 personnes les plus riches détiennent autant d’argent que les 3,5 milliards les plus pauvres. Et plus de 600 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. On ne peut plus tenir ainsi. Il faut changer notre système économique. Les banlieues qui se sont soulevées il y a 15 ans, les Bonnets rouges en Bretagne il y a 6 ans, les Nuit Debout, et désormais les Gilets jaunes, en témoignent. (...)

Le changement est inéluctable, c’est une course gagnée d’avance. Il est dans la nature humaine de réagir quand on a peur. Mais c’est lorsque la société civile se soulève que les structures étatiques et économiques changent. Il faut donc proposer des outils pour s’organiser positivement, sans haine, sans violence, et j’ose le dire avec de l’amour !

Il y a déjà des milliers d’utilisateurs d’Indigo alors qu’on n’est pas encore lancés, ça montre qu’il y a un désir énorme. Twitter a mis plusieurs mois à se lever, Snapchat a mis 3 ans. Si Indigo marche, ça ne sera pas un tsunami mais un tsunamour !