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le Monde Diplomatique
Informaticiens en batterie
Nicolas Séné Journaliste, auteur de Derrière l’écran de la révolution sociale, Res Publica, Gémenos, 2010.
Article mis en ligne le 9 novembre 2011
dernière modification le 6 novembre 2011

Dans l’imaginaire collectif, les informaticiens forment une élite privilégiée. Pourtant, derrière l’écran, l’épanouissement que vantent les directions des ressources humaines n’est bien souvent qu’un mythe masquant une atteinte au droit du travail.

Renvoyé à un rôle d’agent de production derrière son écran, l’informaticien subit le nouveau modèle social imposé par les SSII. Ses conditions de travail se dégradent et s’éloignent de ce que lui faisait miroiter le discours dispensé dans les écoles d’ingénieurs.
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Naguère, l’ingénieur construisait les barrages et les ponts. Aujourd’hui, assis derrière son ordinateur, il développe des projets dont il ne maîtrise pas toujours les tenants et les aboutissants.
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Ce constat résulte du système singulier mis en place par les SSII, où le patronat a créé l’une des formes de flexibilité salariale les plus abouties. Les informaticiens sont « placés » chez les clients. Dans le jargon des sociétés de services, cela s’appelle l’« assistance technique » : une expression pudique désignant la mise en régie.
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Les commerciaux prennent de grandes libertés avec les « ressources humaines » pour accroître leur marge bénéficiaire. (...)

L’intercontrat désigne la période d’inactivité, rémunérée, entre deux missions. L’objectif inavoué de cette pure invention des SSII, qui n’a aucun fondement juridique, est de faire porter au salarié la responsabilité de sa non-activité.

Avec 2 % de syndicalisation, la mobilisation du secteur reste encore à inventer. Et il y a urgence

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