Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Parisien
Inondations au Pakistan : plus de 1000 morts dans les pluies de mousson
Article mis en ligne le 29 août 2022

Environ un million d’habitations ont déjà été détruites et un Pakistanais sur sept est concerné par les dégâts.

Depuis samedi, 119 personnes sont décédées, portant le bilan à 1033 personnes, tandis que de fortes pluies continuent de s’abattre sur certaines parties du pays. Plus de 33 millions d’habitants, soit un Pakistanais sur sept, ont également été touchés par les inondations ; près d’un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement.

La NDMA a indiqué que plus de 80 000 hectares de terres cultivables ont par ailleurs été ravagés. En outre, environ 3 400 kilomètres de routes et 149 ponts ont été emportés par les eaux.

Samedi, des milliers de personnes ont été évacuées. De nombreuses rivières de la province de Khyber Pahktunkhwa, parcourue de montagnes et de vallées escarpées, ont débordé et détruit des dizaines de bâtiments, dont un hôtel de 150 chambres emporté par des eaux déchaînées. En aval, la crainte d’une inondation autour des berges du fleuve Kaboul a incité près de 180 000 personnes du district de Charsadda à fuir leurs maisons, selon les responsables des catastrophes, certains ayant passé la nuit sur les routes avec leur bétail. « La maison que nous avions construite après des années de dur labeur a disparu sous nos yeux », déplore Junaid Khan, 23 ans, propriétaire de deux fermes piscicoles à Charsadda.

Dans la province sud du Sindh, où vivent quelque 500.000 habitants, déjà massivement touchés, des torrents d’eau devraient encore arriver dans les prochains jours. (...)

Les vannes ont été ouvertes pour faire face à un débit de plus de 600.000 m3 par seconde, a indiqué le responsable de l’important barrage qui régule le débit du fleuve.

Le gouvernement a déclaré vendredi l’état d’urgence et mobilisé l’armée pour faire face à cette « catastrophe d’une rare ampleur », comme l’a qualifiée la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman. (...)

Des pluies essentielles mais souvent dramatiques

La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle pour l’irrigation des plantations et pour reconstituer les ressources en eau du sous-continent indien. Mais elle provoque régulièrement de nombreuses pertes humaines et des destructions. Les autorités estiment que les intempéries en cours sont comparables à celles de 2010, année au cours de laquelle 2 000 personnes avaient été tuées et près d’un cinquième du pays submergé.

Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique, affirmant que le Pakistan subit injustement les conséquences de pratiques environnementales irresponsables ailleurs dans le monde. Il figure en huitième position des plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l’organisation non gouvernementale Germanwatch. Mais la corruption et des programmes d’urbanisme mal établis contribuent à aggraver les conséquences des intempéries puisque des milliers de bâtiments ont été construits dans des zones inondables. (...)

L’eau ne connaissant pas les frontières, ces inondations touchent aussi l’Afghanistan voisin. 192 personnes sont décédées en un mois dans les provinces du centre et de l’est. Des milliers de têtes de bétail ont été tuées et 1,7 million d’arbres fruitiers ont été détruits, ce qui suscite des inquiétudes quant à la manière dont les familles vont se nourrir pendant les mois les plus froids (...)