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Interdire les tests osseux : la bataille politique se mène à Lyon
Article mis en ligne le 5 novembre 2015

Depuis 2012, les condamnations des jeunes immigrés pour fraude à l’aide sociale à l’enfance se multiplient, particulièrement à Lyon. Ces migrants terminent en prison à la suite de tests osseux qui les définissent majeurs alors qu’ils se déclarent mineurs.

Fortement contestés, ces tests font l’objet d’un amendement déposé par des députés pour en interdire leur utilisation. Quatre de ces parlementaires étaient en visite à Lyon ce mardi.

Convoquée en septembre dernier par la PAF (police aux frontières), Ruth a subi des tests osseux qui ont fixé « un âge moyen de 30 ans et un âge minimum de 26 ans ». Présentée en comparution immédiate, elle a été condamnée pour fraude à deux mois de prison et 7 684,90 euros de dommages et intérêts à verser à la Métropole de Lyon pour rembourser les dépenses sociales.

Ruth a été incarcérée à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Dans les jours qui ont suivi, sa soeur Thérèse a été elle-même condamnée puis incarcérée pour fraude. Ses empreintes ayant été retrouvées dans le fichier Visabio (fichier des données biométriques des demandeurs de visas) où elle apparaît sous une autre identité et majeur.
Quatre députés en prison

Ce mardi matin, quatre députés leur ont rendu visite en prison, avant de tenir une conférence de presse. A savoir :

  • deux députés PS « frondeuses » : Fanélie Carrey-Conte (députée de Paris) et Barbara Romagnan (députée du Doubs)
  • deux députés écologistes : Sergio Coronado (député EELV des français de l’étranger) et Noël Mamère (député ex-EELV de Gironde).

Cette opération co-organisée par le Réseau éducation sans frontières (RESF) est le prolongement d’une campagne lancée en janvier dernier pour faire interdire ces tests osseux.

Et l’enjeu est particulièrement important à Lyon où les cas comme ceux de Ruth et sa soeur se sont multipliés.

Selon Julien Lambert, avocat au barreau de Lyon, il y aurait « environ trois cas » par semaine d’étrangers qui prétendent être mineurs qui passent en comparution immédiate.

Poursuivre ces jeunes immigrés est le fruit d’une politique pénale réfléchie, comme Rue89Lyon l’exposait en mai 2014. Pour faire face à l’augmentation des arrivées de ces mineurs isolés étrangers depuis 2012, le conseil général du Rhône, le procureur de la République de Lyon et la PAF se sont réunis pour définir une réponse pénale qui passe par l’utilisation très régulière de ces tests osseux.

Tous les départements de France confrontés à une augmentation de ces arrivées n’ont pas agi de la sorte. (...)

Ces quatre députés veulent faire adopter un amendement lors de l’examen de la proposition de loi sur la protection de l’enfance, en seconde lecture le 19 novembre prochain. Reprenant l’argumentaire des associations comme RESF, la Cimade, Médecins du Monde ou la Ligue des Droits de l’Homme, ils demandent l’interdiction de ces tests : (...)