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Interview présidentielle : les éditocrates réclament la soupe !
Article mis en ligne le 21 avril 2018

La double opération de communication du président de la République, qui l’a vu se faire interviewer à quelques jours d’intervalle par Jean-Pierre Pernaut dans une école élémentaire, puis par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel dans un théâtre parisien, a accaparé les journalistes politiques et les commentateurs de tout poil.

Et plus encore qu’à l’accoutumée, c’est la forme des entretiens qui a monopolisé les « débats », au détriment du fond.

C’est notamment la prestation de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel – sur laquelle nous reviendrons dans un prochain article – qui a déchaîné les passions, les uns y voyant une victoire du journalisme, les autres décrétant qu’il s’agissait, au contraire, d’une terrible régression. Nous nous pencherons ici sur cette dernière thèse, en passant en revue quelques pleurnicheries nostalgiques des promenades delahoussiennes, et quelques beaux plaidoyers pour un journalisme d’apparat, faisant de la servilité une vertu professionnelle. (...)

Un déballage qui est une illustration pathétique d’un débat public parasité par la médiocrité et l’obsession égocentrique à commenter-en-continu de l’éditocratie française. En masse, ils se sont mobilisés contre l’irrespect et les manquements à la bienséance des intervieweurs.

Si nous nous contenterons ici de relever les principales prises de positions journalistiques déploratives sur cette interview présidentielle [1], nous ne pouvions commencer sans mentionner quelques adeptes du journalisme de compétition qui, commentant la politique comme un combat de boxe, se sont réjouis de la qualité… du spectacle ! (...)

Rendez-nous la soupe et le cirage !

Dès le lendemain, une large fraction des éditorialistes dominants se sont empressés de redéfinir le périmètre acceptable d’une bonne (et vraie) interview, en gardiens du temple journalistique. Tout ce qui en sort n’est qu’« idéologie » ou impertinence malvenue (...)