
En Dordogne, Irène et Fabrice vivent d’une façon que l’aliénation actuelle nous pousserait à qualifier de « radicale » et qui pourtant parait simplement naturelle, logique… En autonomie énergétique et alimentaire quasi complète, ils ont créé autour de leur ferme un équilibre beau et précieux.
(...) Ce lieu est hors-du-commun pour un certain nombre de raisons, et ne sachant pas par laquelle commencer (il y en a tellement…), commençons, ou continuons, avec la maison ; en effet cette dernière n’est pas seulement étonnante parce qu’entièrement bâtie par Irène et Fabrice, mais aussi parce qu’elle n’est pas reliée au réseau électrique d’EDF, mais est alimentée en énergie par deux éoliennes dans le jardin, et des panneaux solaires sur le toit. (...)
De plus cette maison est bioclimatique, un terme technique qui signifie qu’elle a été conçue pour tirer profit au maximum du climat et de l’environnement qui l’entoure, comme, par exemple, de l’ensoleillement et de l’inclinaison des rayons du soleil. (...)
La raison qui pousse Irène et Fabrice à faire tout cela c’est peut-être leur volonté de vivre en autonomie, d’avoir le contrôle, d’être les maitres de leur existence. Initialement considérés comme des marginaux un peu fous, de par la nature de leur démarche, les mentalités des gens autour d’eux évoluèrent au fur et à mesure de l’accomplissement de leur projet.
Lors de la tempête de 1999 par exemple, leur maison était la seule du village avec du courant ; ce qui explique que plusieurs voisins vinrent chez eux recharger téléphones portables, ordinateurs, etc.
Tout autour de la maison, sur une surface d’environ un hectare, on retrouve le jardin d’Irène, qu’elle cultive en suivant les principes de la permaculture (principes qui sont aussi à l’origine de la construction bioclimatique de leur maison). (...)
Irène et Fabrice payent le minimum requis d’impôts et de taxes et tirent pour cela un petit revenu de la vente (via internet) de produits manufacturés en laine Angora, grâce à leurs chèvres. (...).
Nous y étions en avril 2014, et lorsque nous avons leur avons demandé la date de leur dernière sortie pour aller faire des courses, ils nous ont répondu « un peu avant Noël ». Irène et Fabrice achètent très peu de choses, et se regroupent avec d’autres sous forme coopérative quand ils ont besoin de refaire leur stock de riz, de farine, des choses qu’ils ne peuvent produire à la ferme. (...)
Ils utilisent aussi énormément le troc, avec une communauté d’habitants du coin, que ce soit en termes d’échanges d’objets, ou de services. Le troc s’inscrit directement dans l’idée d’une permacultural life ; c’est en effet une démarche qui s’inscrit dans le cadre du local, et qui implique un réel lien, une confiance, une équité entre les différentes personnes qui l’utilisent !
A l’instar de beaucoup d’activistes politiques, écologiques, Irène et Fabrice aimeraient que le système économique et politique, change, et que notre « civilisation » se rapproche d’un modèle réellement durable, et équitable, mais à la différence de beaucoup d’activistes, ils ont choisi une façon d’agir que l’aliénation actuelle nous pousserait à qualifier de « radicale », et qui pourtant parait simplement naturelle, logique…
Merci à eux de nous avoir accueillis, et merci d’être la preuve et l’exemple qu’un autre monde est possible, qu’une autre façon de vivre existe !