
Tel-Aviv mise sur le commerce de ses technologies de surveillance afin d’opérer un rapprochement diplomatique avec ses voisins du Golfe. Des outils ensuite utilisés contre opposants et militants.
Un appel manqué ou un simple clic sur un message reçu, c’est tout ce dont a besoin la firme israélienne NSO Group Technologies pour avoir accès à l’intégralité des données numériques contenues dans un téléphone portable. L’entreprise, localisée à Herzliya, au cœur de la « Silicon Valley » israélienne, a développé Pegasus, un programme informatique qui fait les beaux jours de la diplomatie du pays. Pour espionner dissidents, opposants et rivaux, les pétromonarchies du Golfe, avec qui Tel-Aviv resserre officieusement ses relations depuis quelques années, ont fait l’acquisition de ce logiciel espion aux effets ravageurs.
En 2016 déjà, les Émirats arabes unis avaient tenté d’espionner le militant des droits humains émirati Ahmed Mansoor par l’intermédiaire de Pegasus. Plus récemment, c’est le journaliste saoudien critique du royaume Jamal Khashoggi qui avait été placé sous surveillance par ce biais, avant que son assassinat au consulat saoudien à Istanbul ne déclenche une tempête diplomatique à l’automne 2018. (...)
Il existe cependant d’autres manières de procéder pour les opérateurs gouvernementaux en possession du malware (logiciel malveillant), comme le raconte Amnesty International. (...)
Les sociétés de cybersécurité françaises ne sont pas en reste quand il s’agit de troquer les droits humains contre une affaire de gros sous. Depuis 2014, la société française Amesys, à laquelle a succédé Nexa Technologies, est poursuivie à Paris pour complicité de torture. En 2007, elle avait vendu à la Libye de Kadhafi un système de surveillance massive des communications utilisé par le régime pour faire la traque à ses opposants. (...)