
Les Gay Games se tiennent à Paris du 4 au 12 août. À l’occasion de cet événement, des sportifs LGBT témoignent de leur vécu et de leurs difficultés, dans un domaine où l’homophobie est particulièrement importante.
La 10e édition des Gay Games se tient pour la première fois en France, à Paris, du 4 au 12 août. Environ 10 000 participants - LGBT ou non - de plus de 80 pays sont annoncés pour ces mondiaux de la diversité, autour de 36 disciplines (athlétisme, football, boxe, etc). Mais au-delà du sport, l’événement se veut festif et militant, pour lutter contre l’homophobie et toutes sortes de discriminations.
En Ouganda, l’identité de Jai rejetée
Jai est transgenre, se sent homme, dans son corps de femme. À l’université, il décroche une bourse pour pouvoir coupler études et basket, sa passion. Tout va bien, jusqu’au jour où l’université apprend son identité sexuelle : "Ils m’ont stoppé dans mes études, ils m’ont enlevé ma bourse. J’étais quasiment en train de finir mon diplôme, tout cela a été arrêté. Ça n’a pas été facile pour moi."
En Ouganda, la transsexualité comme l’homosexualité sont illégales. Mais Jai refuse de baisser les bras, de se cacher. C’est un déclic : "C’est pourquoi j’ai décidé de faire mon coming out et j’ai commencé à militer. Nous avons aussi commencé à lutter au sein de notre équipe de basket. Je savais qu’en restant silencieux, de nombreuses personnes continueraient à souffrir de cela. Donc j’ai voulu revendiquer à voix haute, j’ai décidé d’arrêter de me taire"
En France, Antoine a fait le choix d’un club gay
L’homophobie dans le sport était le thème de la dernière marche des fiertés à Paris, fin juin. Antoine est handballeur, co-capitaine de la délégation française à ces Gay Games. Si le sport fait aujourd’hui fait partie intégrante de sa vie, ça n’a pas toujours été aussi évident : "J’ai rejeté le sport, comme beaucoup de LGBT. Quand j’ai fait mon coming out, j’ai arrêté tout simplement de faire du sport. Je n’avais pas envie de me justifier, à chaque fois. J’avais envie de faire du sport, mais je ne voulais pas le faire dans un club traditionnel, parce que je n’avais pas envie de retourner dans le placard." (...)
ces Gay Games se veulent effectivement porteurs de respect et d’ouverture. Mais il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que l’homosexualité soit pleinement acceptée dans le monde du sport. Aujourd’hui les relations entre les clubs gays et lesbiens et les fédérations sportives en France restent en général assez difficiles.