
Un documentaire à voir gratuitement sur Tënk pendant une semaine, grâce à un partenariat France Inter. Avec cette galerie de portraits de personnes sourdes, touchante et passionnante, Lætitia Carton plaide pour que la langue des signes soit plus largement enseignée aux enfants sourds en France.
Ce documentaire prend la forme d’une lettre : Lætitia Carton, la cinéaste, s’adresse à son ami Vincent. Vincent est mort il y a quelques années. Vincent était sourd, c’est lui qui l’avait initiée à la langue des signes. (...)
Alors elle s’est lancée dans une galerie de portraits. Lætitia Carton filme des sourds de tous les âges, partout en France. Elle parvient à les rendre, tous et toutes, très attachants. Elle les filme pour donner à Vincent des nouvelles de son pays. Oui, son pays. Car il y a une culture sourde, une façon d’être au monde propre aux sourds, que ce documentaire veut défendre et rendre visible. (...)
La richesse et les nuances de cette langue sont inimaginables. (...)
La langue des signes, c’est de la danse et c’est du cinéma, alternance de plans larges et de plans serrés.
Geste poétique et politique
La chanteuse Camille fait une apparition et signe la musique de ce documentaire (...)
Lætitia Carton dénonce l’obsession française de l’oralisation : l’important, ce serait d’apprendre à parler, à émettre des sons, même si on ne les entend pas, même si on ne les comprend pas. "On continue à nous voir comme des malades qu’il faut réparer, se lamente la comédienne Emmanuelle Laborit dans ce film. Alors que cette langue nous permet de nous épanouir, de nous construire, de participer à la société". En somme, ceux qui n’entendent pas ne sont pas forcément ceux qu’on croit.