
Renoncer au matérialisme. Réapprendre à vivre en harmonie avec la nature. Mettre de côté son ego. Redécouvrir les voies de la spiritualité. Epouser la non-violence. A 78 ans, Sulak Sivaraksa, infatigable militant bouddhiste, continue d’aller à contre-courant.
“La mondialisation est une religion démoniaque qui impose des valeurs matérialistes” et “une nouvelle forme de colonialisme”, écrit-il dans son livre, The Wisdom of Sustainability : Buddhist Economics for the 21st Century [La sagesse du développement durable, ou les sciences économiques bouddhistes pour le XXIe siècle, non traduit]. Deux fois pressenti pour le prix Nobel de la paix, il a été récompensé en 1995 par le prix Right Livelihood, considéré comme le “Nobel alternatif”. La dissidente birmane Aung San Suu Kyi, elle-même Prix Nobel de la paix, le considère comme “l’un des plus grands penseurs sociaux d’Asie”. “Boire du Coca ou du Pepsi en Thaïlande, dit-il, ce n’est pas simplement ingérer des cochonneries, c’est aussi soutenir des valeurs fondées sur l’exploitation d’autrui.” Les crises économiques semblables à celles qui ont frappé l’Occident en 2008 et l’Asie au cours des années 1990 constituent des “messages divins” visant “à nous encourager à chercher d’autres [modèles]”. (...)