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Jetable, remplaçable, le stagiaire change de tête tous les 3 à 6 mois
Article mis en ligne le 2 mars 2014
dernière modification le 27 février 2014

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture le texte de loi portant sur l’encadrement des stages, avec plusieurs mesures visant à mieux protéger les stagiaires. Quelques articles, dans la loi, permettent de sécuriser et améliorer le statut même du stagiaire, tout en lui conférant de réels avantages. Vincent Peillon, Michel Sapin et Geneviève Fioraso ont salué cette avancée, qui concernera 1,2 million de lycéens ou d’étudiants. Raison de plus pour solliciter une ancienne stagiaire, qui aura effectué quelques mois dans le monde de l’édition. Témoignage intéressant…

(...) Il faut savoir que la plupart des postes de stagiaire sont des postes à part entière, à plein temps et quasi permanents (malgré les « périodes de carence » soi-disant obligatoires). Les stagiaires sont souvent des membres indispensables des maisons d’édition, ils réalisent un travail véritable, tout en apprenant le métier. Je ne blâme par les éditeurs d’embaucher autant de stagiaires puisque j’ai été moi-même heureuse de trouver des stages intéressants et facilement (et il est évident que la plupart des maisons n’auraient pas les moyens de transformer leurs postes de stagiaire en contrats salariés…).

Mais je suis toujours frappée du manque de reconnaissance qui touche l’image en général du « stagiaire », cette personne qui change de tête tous les trois à six mois, qui est jetable et remplaçable, qui représente un bon ou un mauvais moment à passer... Ce n’est pas seulement une question de rémunération ou de tickets restaurant. Un stagiaire a beau s’entendre parfaitement avec ses collègues, effectuer un travail irréprochable et avec plaisir, il ne fera pourtant jamais partie de l’équipe.

On lui donne une adresse mail « stagiaire@... », on lui demande de déjeuner avec les autres stagiaires, on le convie rarement aux réunions, on oublie de lui montrer les livres qui arrivent de l’imprimeur et sur lesquels il a travaillé, on lui demande de former son propre remplaçant… Des maladresses dont les éditeurs ne se rendent certainement même pas compte, qui n’empêchent même pas toujours de vivre un stage agréable et enrichissant, mais qui contribuent à ne donner au « stagiaire » qu’une importance insignifiante, dont il aura du mal à se dépêtrer en se lançant dans la recherche d’emploi… (...)