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Joseph Andras : « On peut toujours arracher une bataille, trouver une brèche »
Article mis en ligne le 28 janvier 2019
dernière modification le 26 janvier 2019

L’écrivain Joseph Andras en est convaincu : l’histoire officielle est un leurre. Qu’il s’agisse de la lutte indépendantiste en Nouvelle-Calédonie ou de la guerre d’Algérie, ce sont les dominants qui l’écrivent. Lui s’inscrit dans une démarche inverse, donnant la parole à ceux qui s’en sont vu privés pour n’avoir pas courbé l’échine.

« Depuis 150 ans, les Kanak sont de ce camp qui a toujours tort », a dit un jour un témoin à Joseph Andras, auteur du roman Kanaky, publié en 2018 chez Actes Sud. L’écrivain y retrace le parcours du militant indépendantiste Alphonse Dianou. Ce dernier fut tué avec 18 de ses camarades lors de l’assaut mené par l’État français pour « résoudre » la crise des otages d’Ouvéa, le 5 mai 1988. Décidé à démolir un « récit [médiatique] de guingois, claudicant, mal-bâti », il est parti sur place pour enquêter sur le personnage.

Son constat : Alphonse Dianou n’avait rien d’un va-t-en guerre. C’était même un pacifiste convaincu. En redonnant complexité et humanité à ce militant, l’écrivain déplace la focale, conférant à son activisme une dimension tout sauf mortifère. Ce qu’il avait déjà fait pour son premier ouvrage, De nos frères blessés, consacré au militant de l’indépendance algérienne Fernand Iveton, exécuté pour avoir posé une bombe dans son usine en 1956, sans intention de faire couler le sang. (...)