
C’est une technologie déjà omniprésente en Chine. Là-bas, la reconnaissance faciale permet de payer, d’ouvrir des portes à l’hôtel mais aussi de verbaliser les piétons qui traversent au feu rouge. En France, le système s’implante petit à petit et suscite de nombreuses interrogations.
Aux États-Unis, certaines villes n’ont pas hésité à interdire tout simplement le dispositif aux agents locaux et fédéraux, c’est notamment le cas de San Francisco, qui considère cette technologie "oppressante et dangereuse". En France, le législateur tarde à s’emparer du sujet, ce qui n’empêche pas la reconnaissance faciale de s’installer peu à peu dans nos vies, non sans générer de nombreuses inquiétudes. Un premier test d’importance a eu lieu à Nice et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a jugé "important" que l’on ouvre un débat.
Plusieurs recours contre des dispositifs à reconnaissance faciale
Une nouvelle application devrait être lancée dans les prochains mois par le gouvernement. Son nom : Alicem. Elle permettra de simplifier les démarches administratives tout en garantissant un accès sécurisé. Mais pour s’y connecter, une identification par reconnaissance faciale est nécessaire. Ce qui a provoqué une levée de boucliers : la CNIL s’inquiète de la mise en place d’un système qui ne respecte pas le RGPD et l’association la Quadrature du Net a décidé d’attaquer devant le Conseil d’État le décret autorisant la création de l’application.
Le secrétaire d’État au numérique n’était pas disponible pour répondre à nos questions à ce sujet. (...)
Deux députés viennent également de publier une tribune dans Le Monde (...)
La Quadrature du Net a par ailleurs aussi exercé un recours devant le juge administratif contre l’expérimentation d’un portique à reconnaissance faciale souhaitée dans deux lycées de Marseille et Nice. Martin Drago, juriste à la Quadrature juge la technologie "trop attentatoire à nos libertés", "dangereuse" car "basée sur notre corps, notre visage". (...)
Du côté des industriels, on tente de rassurer. Chez Cisco France, entreprise chargée de mettre en place le dispositif qui sera expérimenté dans les lycées marseillais et niçois, on rappelle la différence entre reconnaissance faciale et comparaison faciale.