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K.C.K. Kezako ? L’union des communautés du Kurdistan
Amitiés kurdes de Bretagne
Article mis en ligne le 12 mars 2012
dernière modification le 9 mars 2012

Dans un courrier adressé, le 17 février 2012, à un journal turc à grand tirage (Milliyet), Selahattin Demirtaş, député kurde, co-président du BDP, réfute la thèse du gouvernement turc AKP, accusant le KCK ("Union des communautés du Kurdistan") d’être "la branche politique du mouvement armé PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan"), de vouloir "remplacer les institutions officielles dans l’est et le sud-est anatoliens" et de vouloir "favoriser une insurrection dans ces régions". (AFP 13 janvier 2012).

Il explique en 15 points la genèse de cette longue maturation qui aboutit à un mode d’organisation démocratique qui n’a rien à voir avec une "organisation clandestine". S’agissant des 6 500 personnes aujourd’hui "incarcérées pour collusion avec le KCK.", (mais la liste n’est malheureusement pas close, les arrestations continuant) Il explique pourquoi elles sont la cible du gouvernement :

"... [Ce sont] toujours des personnes qui agissent ouvertement et en toute légalité. Le but de toute cette mise en scène est de pousser le mouvement kurde à accepter la solution partielle que l’AKP prévoit pour la résolution de la question [kurde]. Le gouvernement veut faire en sorte qu’il n’y ait plus la moindre résistance une fois sa solution imposée. [...] son grand projet consiste donc à éradiquer la société civile".

Le KCK est le résultat d’une recherche d’organisation de la société, puisée aux sources d’une lutte quotidienne pour la défense des libertés, en butte à une répression féroce, dans l’indifférence des grandes puissances internationales dont certaines, comme la Grande Bretagne et la France, sont directement responsables de la situation ubuesque dans laquelle se trouvent les Kurdes : un peuple de 40 millions sans Etat. Bien avant son arrestation, en 1999, Abdullah Öcalan était à la recherche d’une solution autre que celle d’un "Etat-Nation kurde" et, durant son incarcération (il est condamné à la prison à vie), il a développé sa thèse pour aboutir à l’idée "d’organisation démocratique de la société", en mettant en avant les notions de "confédéralisme" et "d’autonomie". Entre 1999 et 2004, le PKK a déclaré unilatéralement un cessez-le-feu illimité mais, devant l’échec de cette main tendue, il a, en 2005, repris pour un temps la lutte armée, tout en visant la mise en place d’un système "d’organisation confédérale de la société" par le biais de "l’autonomie", rejetant le concept d’un "Etat-Nation kurde indépendant". (...)

Le KCK, l’Union des Communautés du Kurdistan, propose à tous les secteurs de la vie sociale de s’organiser de manière autonome, fédérale à la base et confédérale au sommet, afin de créer une société organisée. Il a aussi pour ambition d’intégrer les différentes organisations des populations de la région y compris des organisations comme le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, et ses branches armées, le HPG (Force de défense du peuple), et le YJA-STAR (section féminine du HPG). L’Etat turc, au début, dans les années 2005/2009, qui suivait attentivement cette forme d’organisation, n’est pas intervenu car il ne les trouvait pas subversives ; il est même allé, toujours d’après le député kurde, jusqu’à encourager leur création, car elles correspondaient bien aux idées mises en avant dans le cadre des négociations avec l’Union européenne.

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