Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
L’ADN environnemental, fascinante technique pour découvrir des espèces marines
Article mis en ligne le 13 juin 2022
dernière modification le 12 juin 2022

Détecter des espèces rares, voire nouvelles, dénombrer la biodiversité des côtes... L’analyse de l’ADN des espèces marines retrouvé dans l’eau est une technique prometteuse. Ses premiers résultats emballent les écologues.

Étudier la biodiversité marine dans une Méditerranée affranchie d’activités humaines, l’occasion était inespérée pour les écologues marins. Lors du premier confinement, en mai 2020, branle-bas de combat au laboratoire de recherche marine Marbec, qui a alors mis en place le suivi de la biodiversité du littoral méditerranéen avec l’ADN environnemental. Grâce à l’analyse des fragments d’ADN présents dans l’eau, l’équipe a pu identifier les espèces passées par là. De nouvelles espèces se sont-elles aventurées sur les côtes en l’absence des humains ? Les résultats sont sans équivoque.

« L’analyse des échantillons d’eau de mer pendant le confinement montre qu’il y a un tiers d’espèces en plus sur le littoral que lors des précédents relevés. Une proportion qui grimpe à 50 % dans les réserves marines », nous confie David Mouillot, directeur de recherche à Marbec. « Si l’augmentation de la biodiversité pendant le confinement a été largement commentée, peu d’études ont pu quantifier cette augmentation », remarque sa collègue Julie Deter.

Mais cet afflux de biodiversité a été fugace. L’analyse des échantillons deux mois plus tard, en juillet 2020, montre que le pic de biodiversité a disparu. L’hypothèse est que les espèces trouvent refuge en s’éloignant des côtes, mais reviennent si elles ne sont plus dérangées. Avec ces relevés, les chercheurs se félicitent surtout d’avoir un état de référence écologique, pas facile à établir dans une des mers les plus fréquentées au monde.

75 % des génomes répertoriés (...)

Précurseur, David Mouillot ne tarit pas d’enthousiasme sur les possibilités ouvertes par cette technique pour étudier l’immensité des océans et sa faune si difficile à observer. Et ce, sans prélever les espèces, ni perturber le milieu. (...)

Localiser des espèces rares

Si les perspectives de connaissance qu’ouvre l’ADN environnemental fascinent les chercheurs, elles intéressent aussi les gestionnaires de la biodiversité. L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse soutient ainsi les travaux de Marbec en Méditerranée depuis le début de l’aventure. (...)

À moyen terme, la capacité de traitement des informations génétiques collectées dans l’eau laisse entrevoir des possibilités infinies. Comme l’étude de la diversité génétique au sein d’une même espèce. (...)

« On va découvrir de nouvelles espèces encore jamais observées » (...)