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Le Monde
L’Etat va ouvrir des centres de pré-accueil pour les migrants en Ile-de-France
Article mis en ligne le 26 septembre 2017

Confronté à la saturation de son unique centre humanitaire à Paris, l’Etat va ouvrir des centres de « pré-orientation » pour les migrants, en pariant sur une rationalisation des procédures pour sortir tout le monde de la rue.

« Nous avons mis en place un lieu de pré-orientation (…) pour le 1er octobre dans un département de la région Ile-de-France, qui sera suivi dans les prochaines semaines, sans doute au début de la période hivernale, d’un deuxième centre dans Paris », a annoncé lundi le préfet d’Ile-de-France, Michel Cadot, lors d’une conférence de presse.
Ces centres, dont la localisation n’a pas été précisée, devraient avoir une capacité de « 200 à 250 places » et ils permettront un accueil « inconditionnel » des migrants, a-t-on précisé à la préfecture. Objectif : « On met tout le monde à l’abri », avec des maraudes permettant de sortir les gens de la rue.
L’accueil inconditionnel, demande pressante des associations, aura toutefois pour contrepartie une vigilance particulière sur le droit au séjour. La situation administrative des migrants sera en effet examinée pour les orienter rapidement vers des structures d’hébergements ad hoc, en fonction de leur droit à demander l’asile. (...)

Les demandeurs d’asile iront en CADA (centre d’accueil des demandeurs d’asile). Le centre humanitaire, lui, se recentrera sur sa mission d’accueil des primo-arrivants, puisqu’il n’accueillerait « pas forcément les dublinés », a expliqué le préfet.
Ces derniers seront orientés vers le millier de places d’hébergement ad hoc créées en Ile-de-France depuis l’été. Avec un objectif clair : aux termes de la réglementation européenne, les « dublinés » ont « obligation de repartir rapidement vers le pays où ils ont déposé leur demande d’asile », a rappelé le préfet. Même si, du fait de la complexité des procédures, le taux de transferts plafonnait l’an dernier à 10 %.

Les associations redoutent une logique de « tri », quand le préfet juge, lui, qu’il s’agit d’assurer que chacun « puisse bénéficier des droits qu’il peut attendre en fonction de sa situation », selon M. Cadot.

Des propos qui font écho à l’objectif affiché par Emmanuel Macron d’« une vraie politique de reconduite aux frontières » qui distingue « réfugiés » et « migrants économiques ».