
Le terrible séisme d’une magnitude de 7,8 qui a frappé le Népal samedi 25 avril, avec un bilan humain qui dépasse les 3.200 morts, n’était pas prévisible mais les spécialistes savaient qu’il aurait lieu tôt ou tard. En 2013, une étude révélait que deux séismes très puissants avaient touché cette région en moins de 700 ans.
Le séisme survenu samedi 25 avril 2015 à 6 h 11 TU (11 h 56 en heure népalaise) était de magnitude 7,8. L’USGS (US Geological Survey) indique un épicentre à 77 km au nord-ouest de Katmandou et une profondeur de 15 km. La ligne rouge sur la carte indique la limite entre les plaques indienne et eurasienne. Plusieurs répliques ont eu lieu depuis, dont l’une de 6,7 dimanche matin et une de 4,6 (en ondes de volume, mb) le même jour à 22 h 33 (source CSEM). L’USGS en prévoit d’autres dans les jours qui viennent, avec une probabilité de plus de 50 % de séismes de magnitude supérieure à 5 dans une durée d’un mois. © USGS
Les plaques tectoniques sont en mouvement perpétuel, se déplaçant de quelques centimètres par an dans une direction donnée. Les dorsales océaniques ou les rifts trahissent la présence de zones où les plaques s’écartent. En d’autres lieux, elles peuvent subduire ou entrer en collision, donnant alors naissance aux chaînes de montagnes. La chaîne de l’Himalaya est ainsi née du choc entre la plaque eurasienne et la plaque indienne, qui remonte vers le nord à la vitesse – exceptionnellement élevée – de 4 à 5 cm par an.
Une fraction de la poussée engendrée provoquerait, depuis des millions d’années, un coulissement irrégulier d’une partie de la structure lithosphérique indienne sous la plaque asiatique, entraînant au passage l’apparition d’importantes contraintes et donc l’accumulation d’énergie dans la croûte terrestre. Sa libération est clairement perceptible puisqu’elle donne naissance aux tremblements de terre. L’Himalaya fut ainsi touché par d’importants séismes (magnitudes comprises entre 7,8 et 8,5) en 1897, 1905, 1934 et 1950. Problème : aucune rupture de faille n’a été observée en surface, ce qui signifierait que de l’énergie est toujours accumulée sous terre. Un séisme encore plus puissant pourrait donc survenir. (...)