
Qui ne peut se réjouir de l’accord passé entre l’Iran et la communauté internationale sur le nucléaire militaire ? Pour une fois qu’une bonne nouvelle arrive de cette région du monde, ne boudons pas notre plaisir !
Est-ce pour autant la fin du poker menteur qui agite les chancelleries depuis une décennie ? Je n’en suis pas sûr, mais l’accord va dans la bonne direction. Et c’est l’essentiel.
Le bilan est impressionnant. Ll’Iran s’engage...
- à cesser tout enrichissement d’uranium à plus de 5% ;
- à neutraliser son stock d’uranium enrichi à près de 20%, en le diluant ;
- à arrêter la construction de toute nouvelle centrifugeuse à uranium ;
- à interrompre les travaux menant à la mise en marche d’un réacteur dans l’usine d’Arak ainsi que la production de combustible à destination de cette centrale, deux points particulièrement défendus par la France ;
- à renoncer à construire une usine capable d’extraire du plutonium à partir du combustible usagé ;
- à permettre un accès quotidien de ses sites par des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
En contrepartie, les pays négociateurs allègent les sanctions et n’en n’imposeront pas de nouvelles pendant six mois… A condition que l’Iran respecte ses engagements. Ainsi, seront suspendues certaines sanctions sur l’or et les métaux précieux, le secteur automobile et les exportations pétrochimiques de l’Iran.
Israël ne peut continuer à utiliser le danger du nucléaire iranien pour faire diversion (...)
Bien sûr, la réaction d’Israël est négative. Mais pour de mauvaises raisons. Faut-il rappeler que le seul Etat de la région à posséder l’arme nucléaire depuis des décennies est précisément Israël ?
Il ne pourra pas cacher plus longtemps son immobilisme sur le dossier palestinien, sa volonté implacable de continuer encore et encore la colonisation, en faisant diversion avec le nucléaire iranien.
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L’accord signé dimanche est aussi un pas en avant important pour la paix en Syrie. Téhéran est le parrain de l’axe Iran-Syrie-Hezbollah-Irak. Si l’on veut trouver une issue pacifique à la crise syrienne, la négociation ne peut se faire qu’avec la participation de l’Iran. Le déblocage de ce dossier viendra du pouvoir des mollahs. (...)