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Slate.fr
L’abrogation de la loi Roe v. Wade pourrait davantage pénaliser les femmes noires
Article mis en ligne le 3 juillet 2022
dernière modification le 2 juillet 2022

Alors que de plus en plus d’États américains interdisent l’avortement depuis l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême, les femmes noires pourraient être les premières victimes de ce terrible retour en arrière. En effet, avant même que la décision soit prise par la Cour suprême, ces dernières étaient déjà plus susceptibles d’être accusées d’homicide involontaire après avoir vécu une mortinaissance, une fausse couche ou un avortement, rappellent des experts à Insider.

Une étude révèle qu’entre 1973 à 2005, 59% des femmes condamnées pour ces motifs étaient des femmes de couleur, noires pour la plupart. L’étude ajoute que 71% n’avaient pas les moyens de se payer un avocat, ce qui réduisait considérablement leurs chances de sortir du tribunal. Selon les National Advocates for Pregnant Women (NAPW), co-auteurs de l’étude, le nombre de cas où des femmes ont été criminalisées pour leurs grossesses a triplé entre 2006 et 2020, pour atteindre 1.300 cas.

« Avec le démantèlement de Roe v. Wade, les communautés noires, latines et autochtones subiront pleinement les conséquences [de l’abrogation de la loi Roe v. Wade], tout comme les autres communautés marginalisées comme les LGBTQ+ et les femmes en situation de pauvreté », a déclaré à Insider Christian Nunes, président de l’Organisation nationale pour les femmes.
Davantage de risques de faire une fausse couche

Si le taux de mortinatalité aux États-Unis a diminué au cours des vingt dernières années, les femmes noires sont toujours deux fois plus susceptibles d’être victime d’une mortinaissance que les femmes blanches, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette disparité, notamment un accès réduit à des soins de santé de qualité, à de la nourriture et à des ressources comme le congé de maternité. Les médecins sont également moins susceptibles de croire les femmes noires lorsqu’elles souffrent.

À cela s’ajoutent, selon des études médicales, des taux plus élevés de complications de santé liées à la grossesse et au travail, comme les saignements utérins et les grossesses extra-utérines. Elles sont également plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé préexistants, comme de l’hypertension artérielle et du diabète, ce qui peut entraîner des complications médicales pendant la grossesse. (...)

Parce que les femmes de couleur ont des risques plus élevés de mortinatalité et de fausse couche, elles pourraient être faussement accusées d’avoir avorté, alerte Purvaja Kavattur, associée de recherche et de programme chez National Advocates For Pregnant Women (NAPW). (...)

Cela est exacerbé par le fait que le système de justice pénale surveille de beaucoup plus près les communautés de couleur. Le taux d’emprisonnement des femmes noires est presque deux fois plus élevé que celui des femmes blanches, et celui des femmes hispaniques (...)

Plusieurs affaires mettent en lumière le racisme systémique dont sont victimes les femmes de couleur, et particulièrement les femmes noires. (...)